Déclaration n Il n'y a pas d' «inconvénient à la création d'un syndicat d'Imams de mosquées pour défendre leurs droits», a estimé le ministre des Affaires religieuses et des wakfs. «Les imams sont des fonctionnaires inscrits à la Caisse nationale des assurances sociales et ils ont les mêmes droits que leurs pairs dans les autres secteurs», a ajouté Bouabdallah Ghlamallah, hier, lundi, en marge de la rencontre nationale d'évaluation sur la zakat et le bilan annuel du secteur. Plusieurs imams ont constitué dernièrement une formation sous le nom «Ligue nationale des imams» et œuvrent à se faire agréer par l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Estimant avoir de nombreuses préoccupations socioprofessionnelles, les cadres du secteur des affaires religieuses revendiquent la création d'un syndicat pour faire valoir leurs droits. Les revendications des imams sont essentiellement d'ordre socioprofessionnel. Ils évoquent particulièrement la nécessité de redynamiser l'institution de la mosquée, la dépénalisation de l'imam en cas de faute professionnelle, l'argent des œuvres sociales, la prise en charge des concernés en matière de soins et de petit pèlerinage (Omra). Il s'agit aussi de la revalorisation des salaires, ainsi que l'accès au logement. Des détachements dans les mosquées de France ont été également soulevés, dans ce sillage, par les cadres du secteur. En réponse à ces nombreuses doléances, Bouabdallah Ghlamallah, s'est dit favorable à l'idée de création d'une ligue pour défendre les droits des imams. Cette ligue devrait aider les imams à se rassembler et déterminer la place qu'ils doivent occuper dans la société, a-t-il indiqué. Toutefois, Ghlamallah n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire ce qu'il pense du syndicat des imams en cas d'obtention d'un agrément. Cette ligue ne devra en aucun cas s'apparenter à un syndicat revendicatif, a-t-il précisé lors de son passage à l'émission «Tahawoulat» de la Chaîne1 de la Radio nationale, le 13 avril dernier. La ligue des imams devra ainsi être une instance autonome qui veille sur les conditions professionnelles de la corporation et le rôle qu'elle devra jouer dans la société. Ghlamallah a rappelé par la même occasion qu'il avait donné des instructions aux directions de wilaya à travers le pays pour prendre en charge les problèmes socioprofessionnels des imams, tout en insistant sur le rôle du syndicat. Ce dernier doit être «l'interlocuteur de l'administration pour la promotion des droits des imams, comme le droit au logement, la promotion et les mutations, entre autres», a-t-il précisé avant de revenir sur la loi qui garantit la prise en charge des droits de ces fonctionnaires. Ces déclarations interviennent quelque temps après le refus de plusieurs imams de se lever pour saluer l'hymne national. Plusieurs imams ont été sanctionnés suite à cette affaire. Ces derniers ont été rétrogradés et interdits d'assurer les prêches du vendredi.