L'Allemagne a décroché hier soir son billet pour les demi-finales en s'imposant largement face la Grèce à l'Arena Gdansk. En demi-finales, elle affrontera le vainqueur du match Angleterre - Italie, qui aura lieu demain. La première période s'est limitée à une attaque-défense avec des Grecs bien disciplinés défensivement et se projetant vite vers l'avant pour mener des contres. Dominateurs, les Allemands ont raté plusieurs occasions, notamment par Klose (4'), Özil (24'), Reus (25') ou encore Khedira (33'). C'est un défenseur qui a ouvert le score. Servi côté gauche, Lahm a repiqué dans l'axe et trompa Sifakis d'une frappe du droit (39'). L'entrée en jeu de Gekas à la pause a fait du bien aux Grecs qui sont parvenus à égaliser. Un contre mené côté droit, Salpingidis a centré au second poteau pour Samaras, qui a devancé Boateng pour pousser le ballon au fond des filets (55'). Une joie de courte durée puisque Khedira a redonné l'avantage aux siens en reprenant à bout portant un centre de Boateng (62'). Dans la foulée, Klose a fait le break de la tête sur un coup franc d'Özil (68'). Sans pitié, les Allemands ont creusé l'écart par Reus, qui a bien suivi l'action de Kolse avant de reprendre le ballon d'une reprise instantanée du droit (74'). La Mannschaft a géré sa fin de match et confirme un peu plus son statut de favori malgré un penalty marqué par Salpingidis en fin de rencontre après une main de Boateng (89'). Löw : «Une victoire méritée» l «C'est une excellente performance de l'équipe de figurer pour la quatrième fois d'affilée en demi-finales (d'une compétition internationale). On en est à 15 matches officiels gagnés d'affilée. Nous avons l'équipe la plus jeune du tournoi, et elle a un énorme potentiel. On a indubitablement mérité cette victoire. La Grèce a réussi à marquer deux buts avec une occasion. Mais on a été très bons dans la préparation des actions. On s'est créé beaucoup d'occasions. On a su garder notre calme. A certains moments, on a perdu trois ou quatre ballons trop facilement, mais on a clairement dominé». Santos : «De la passion et du cœur» «Tout d'abord, je veux féliciter l'équipe allemande. Ils ont très bien joué et ils ont mérité leur victoire. Je veux aussi féliciter mes joueurs, pas pour ce match en particulier, mais pour leurs efforts dans ce tournoi. Au cours de la première période, je pense qu'on aurait pu garder plus la balle. On aurait peut-être dû prendre plus de risques sur les coups de pied arrêtés. On n'a pas réussi à se donner de l'air, on n'arrivait pas à respirer, et l'Allemagne récupérait la balle systématiquement et nous pressait sur notre but. Malgré nos efforts défensifs, on a concédé le premier but, ce qui nous a compliqué la tâche. Dans les vestiaires, je leur avais dit qu'il suffisait que l'on marque un petit but, que ça changerait tout le match. On est rentré très déterminé sur le terrain et on a réussi à marquer ce but, mais on a rapidement pris le deuxième et cela nous a coupé les ailes. On n'a pas réussi à s'accrocher au match après cela». Lahm : «On peut être satisfaits» «On s'est inutilement compliqué la tâche. On a eu d'énormes occasions. Ensuite on arrive à mener 1 à 0 et on gâche encore cela. On peut se réjouir d'avoir encore su marquer et d'être en demi-finale. On avait très bien commencé. Miro (Klose) a marqué son but, Marco (Reus) a marqué son but. On peut être satisfaits». Khedira : «On est durs à battre» «On est évidemment très heureux de la qualification pour les demi-finales. On a mis un peu de suspense dans la rencontre (ndlr: avec l'égalisation), mais on a réaccéléré. Et quand on donne tout ce qu'on a, on est durs à battre». Reus : «On a mérité cette victoire» «Nous somme heureux d'avoir gagné et de franchir ce tour. On a mérité cette victoire. Le sélectionneur m'avait dit que j'aurais ma chance. Cette victoire va encore nous donner davantage confiance». Klose : «On a imposé notre jeu» «Je me réjouis du but que j'ai marqué. Cela m'a fait très plaisir de jouer. Notre banc est très, très fort, c'est ce qui nous démarque (des autres). C'est remarquable de voir tous les joueurs qui peuvent entrer. On savait que si on arrivait à imposer notre jeu face aux Grecs, on aurait beaucoup d'occasions de but. C'est ce qui s'est passé». Ce soir Espagne - France L'Espagne et la France s'affrontent ce soir en quart de finale de l'Euro-2012. Après avoir donné beaucoup d'espoir à leurs supporters, les Bleus inquiètent. Loin d'être favoris contre la Roja, les Tricolores n'ont pas le choix. Il faudra convaincre ou subir une tornade de critiques. La défaite n'est envisageable que dans un cas, si les Français vont au bout de leurs forces. Les Bleus, qui ont presque émerveillé tout le monde au soir du triomphe contre l'Ukraine (2-0), ne sont plus dans la même situation. L'ombre de Knysna n'était visiblement pas si loin. Une nouvelle déception après les nombreuses intervenues depuis une décennie (2002, 2004, 2008 et 2010). Sauvés en 2006 par le génie de Zinedine Zidane et une génération expérimentée, les Français n'ont plus cette chance. Personne ne pourra remplacer Zidane, Vieira, Makelele ou encore Henry. Comme un symbole, l'équipe de France avait commencé son épopée en sortant l'Espagne en huitièmes de finale. Même si la Roja a énormément mûri, elle reste évidemment prenable. Dans un grand soir, Ribery, Nasri, Benzema, Cabaye, Ménez et autre Ben Arfa peuvent causer de très gros soucis à une équipe bousculée par l'Italie (1-1) et la Croatie (1-0). S'ils s'en sont sortis sans bobos, les Ibériques pourraient avoir des surprises contre des Bleus dos au mur, contraints à l'exploit ou à un retour en Hexagone houleux. Les Tricolores ne sont pas favoris pour ce quart de finale. Mais s'ils doivent sortir de la compétition, qu'ils le fassent avec honneur, les armes à la main. Et non pas comme de lâches incompétents, suffisants et feignants. Espagne : Casillas, Arbeloa, Piqué, Ramos, Alba, Xavi, Busquets, Xabi Alonso, Silva, Torres, Iniesta. Sélectionneur : Del Bosque France : Lloris, Debuchy, Rami, Koscielny, Evra, A. Diarra, Mvila, Cabaye, Nasri (ou Ménez), Benzema, Ribéry. Sélectionneur : Blanc Arbitre : Nicola Rizzoli (Italie) Del Bosque : «Changer le cours de l'histoire» «Tout le monde pense que nous sommes logiquement favoris puisque nous avons été champions du monde, il y deux ans et champion d'Europe en titre il y a quatre ans, a déclaré Del Bosque. Mais il suffit de regarder les résultats de nos confrontations avec la France pour constater que les Français nous ont toujours été supérieurs en matches officiels. On verra si on peut changer le cours de l'histoire. L'important c'est de penser au présent, pas au passé». Blanc : «Il y a un coup à jouer» «C'est vrai qu'on est loin d'être favoris, mais il y a un coup à jouer. Si on défend bien, en étant bien compacts, si dès les vingt-trente premières minutes on démontre que dans le jeu qu'on est présent, on a une chance. Sinon, on risque d'être punis. On va rencontrer une équipe très forte. L'Espagne est en avance sur nous au niveau du jeu. Donc, il faudra s'adapter à leur jeu, mais ça ne veut pas dire se priver de nos propres forces. On sait que l'Espagne domine depuis quatre ans le football mondial. Et pour l'instant, personne n'est arrivé à la contrecarrer. Toutefois, certaines équipes l'ont ennuyée, à l'image de l'Italie et de la Croatie». Espagne-France en chiffres L'équipe de France est invaincue lors de ses 6 confrontations face à l'Espagne en matches compétitifs (5 victoires, 1 nul). Leur dernier affrontement en tournoi majeur remonte aux huitièmes de finale de la Coupe du Monde 2006, avec un succès 3-1 des Bleus à la clé. La France a éliminé l'Espagne à 2 reprises en championnat d'Europe et a remporté le titre à ces deux occasions (2-0 en finale en 1984, 2-1 en quart de finale en 2000). La France est la seule équipe à avoir marqué plus d'un but face à l'Espagne lors des 25 derniers matches de la Roja en tournoi majeur, lors du quart de finale en 2006 (victoire 3-1 des Bleus). Ramos : «La performance de Benzema, une des clés du match» «Je connais parfaitement Benzema. Si vous le perdez durant une seconde, il peut marquer. S'il ne fait pas un bon match, ça peut faire une grosse différence. C'est un joueur qui, même s'il n'a pas encore marqué dans cet Euro, peut faire la différence. Si nous ne nous montrions pas vigilants, il pourrait nous créer de gros problèmes. Nous avons une très bonne relation et nous avons encore parlé ces jours-ci par texto. Il n'a peut-être pas eu un grand début (de tournoi), mais je pense qu'il est un grand attaquant. Même s'il n'a pas encore marqué, il travaille dur pour l'équipe et fait la différence. C'est très dur de jouer contre lui».