Pour le label Algérie Omission n S'il est une richesse dont on ne parle jamais ou rarement c'est bien la diversité de nos produits du terroir. De tout temps l'Algérie a été un lieu géographique d'une dynamique favorisant l'existence d'une variété de systèmes et de produits agricoles et agroalimentaires de grande qualité. De l'huile d'olive de Kabylie en passant par les oranges de la Mitidja, plus loin les truffes de Ghardaïa ou encore la prestigieuse «Deglet Nour» de Tolga. Ces systèmes et ces produits ont tout d'abord assuré la sécurité alimentaire des populations vivant dans chacune de ces zones, mais ils ont aussi et surtout contribué à faire connaître des savoir-faire locaux propres à chacune de ces régions. L'émergence d'initiatives locales, dans le sens de la valorisation de ces produits et de ces savoir-faire a toutefois le plus grand mal à voir le jour. Les initiatives ambitieuses dans ce sens sont prises en tenaille entre des structures de développement inadaptées et peu performantes d'un côté et l'environnement institutionnel qui ne suit pas, de l'autre. Ce qui s'est traduit souvent par une réduction des efforts en matière de valorisation et de promotion de cette richesse. Les difficultés auxquelles sont confrontés les acteurs évoluant autour de ce segment impressionnant de potentiel, sont restées trop longtemps sans réponse. L'émergence de certaines initiatives, à l'instar d'entreprises ayant compris l'intérêt de ces filières, que sont l'huile d'olive de Kabylie ou la datte Deglet Nour de Tolga, au sens de la création et de développement d'activités économiques, est encore loin des vrais potentiels de ces deux produits phare de cet énorme patrimoine. Il va sans dire que c'est un travail de participation et d'engagement de tout un ensemble d'acteurs (l'administration, l'agriculteur, l'entrepreneur, le porteur de projets d'entreprises), qui reste à effectuer. Malgré les conditions économiques (réformes structurelles, plans de développement de l'agriculture et du monde rural...) et les conditions de compétitivité imposées par l'ouverture des marchés dans le cadre de la mondialisation, ce segment reste beaucoup plus un marché de demande qu'un marché de l'offre. Le sujet ayant fait débat récemment, à l'occasion d'une rencontre à laquelle ont participé plusieurs acteurs dont des représentants du ministère de l'Agriculture, des experts et surtout une nouvelle structure installée depuis peu, à savoir l'Agence de valorisation des produits agricoles (AVPA), il semble qu'un nouvel espoir est permis quant à cet exceptionnel cadeau de la nature à portée de main. Une réglementation qui viserait la valorisation et l'accompagnement des produits du terroir, semble redistribuer les cartes, quant à la prise de conscience de l'importance de cette richesse qu'il suffit en somme de normaliser et de nous en faire profiter, tant en terme de consommation locale, qu'en terme de commerce extérieur. Ce n'est donc pas d'un, ni de deux mais de dizaines de produits qui pourraient porter très haut le label Algérie. Puisse «la cause prendre le pas sur les choses», a lancé le directeur général de l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev), Lakhdar Marakchi, lors de cette réunion. Lyes Sadoun