Gâchis n La problématique du choix des joueurs binationaux refait, à chaque fois, surface. Il suffit simplement d'un petit échec pour que tout soit remis en cause. L'équipe de France, composée majoritairement de joueurs issus d'autres origines, constitue l'exemple pilote. Sur les 23 joueurs pris par Laurent Blanc en Pologne et en Ukraine, plus de la moitié ne sont pas français de souche. Parmi eux, on retrouve un quatuor maghrébin, dont deux Algériens. En effet, Adil Rami "le Marocain", Hatem Benarfa "le Tunisien", et les deux "Algériens" Samir Nasri et Karim Benzema, constituent la colonne vertébrale des Bleus. Comme lors de l'épisode de Knysna en Afrique du Sud, la situation a explosé en Ukraine et en Pologne pour l'équipe de France. Au pays de Nelson Mandela, Nicolas Anelka (encore un joueur qui n'est pas français de souche) était le principal acteur. On lui amis tout sur le dos. Dans les pays de l'ancien bloc de l'est, Nasri est le bouc émissaire d'une situation où la partie invisible de l'iceberg reste à decouvrir. Le joueur a tout simplement pété les plombs, ce qui a provoqué des réactions houleuses à son encontre. Il est vrai que le comportement du Marseillais est tout bonnement condamnable, mais il faut se poser la question, qu'est-ce qui pousse ces joueurs à se rebeller ? Il y a certainement des choses qui font qu'ils explosent. On se rappelle dans une interview accordée à la presse française au mois de novembre de l'année dernière, le buteur des Bleus et du Real Madrid, Karim Benzema avait fait un constat alarmant sur la relation joueur-opnion française. Le seul joueur français de l'équipe actuelle, qui ne fredonne pas "la Marseillaise", lors de la cérémonie des hymnes nationaux d'avant-match, avait assuré que les supporters partent dans un délire bizarre. "En gros, si je marque, je suis français, mais si je ne marque pas ou qu'il y a des problèmes, je suis arabe", avait-il déclaré à Sofoot.com au mois de novembre de l'année dernière. Karim Benzema parle d'un malaise entre cette équipe de France et les supporters en affirmant que même au Stade de France, les joueurs ont parfois l'impression d'être à l'extérieur. Le Merengue n'en est pas resté là puisqu'il n'a pas hésité à préciser que ses parents "sont français, nés en France, après oui, mon sang, il est algérien". Ainsi, même si il tient à ce qu'on le considère Français, il ne renie pas ses origines. Cette attitude de Benzema remet en surface la question du choix des joueurs qui se trouvent dans le même cas que lui, à savoir les couleurs de la sélection. Qu'est-ce qui fait dire à Benzema que malgré le fait qu'il soit Français, le sang qui coule dans ses veines est algérien ?! Nasri, malgré son immense talent, est descendu en flamme. Benarfa également, alors que lors d'un match avec la Magpies, où il avait inscrit le meilleur but de la Premier League, les Français n'ont pas cessé d'afficher leur fierté. Mais dès que le joueur dérape, on ne se prive pas de le lui faire payer. Zidane, qui reste le joueur adulé des Français, a vécu des moments terribles après son coup de boule sur Materazzi lors de la finale du Mondial 2006. Même s'ils voulaient cacher leur déception par le geste, au fond, la majorité des Français ne lui ont jamais pardonné d'avoir laissé l'équipe à dix, à un moment crucial du match. En somme, la phrase lancée par Benzema est très significative et confirme la thèse que lorsque vous êtes bons, vous êtes Français, sinon vous ne méritez qu'un nettoyage au karcher. Après ce qui s'est passé en Afrique du Sud en 2012 et en Ukraine en Pologne cette année, certains footballeurs binationaux devront réfléchir plusieurs fois avant de prendre une quelconque décision. Pour l'Algérie, quelques jeunes talents issus de l'immigration hésitent toujours. Belfodil, Brahimi, Ghoulam... et autre Tafer devront s'inspirer de l'expérience de leurs aînés. Une chose est sûre, Coach Vahid les attend avec impatience. Djamel O.