Même le grand Zidane n'a pas osé. Dans une interview accordée au site Internet du journal Le Progrès, Faouzi Ghoulam a été on ne peut plus clair à propos de son avenir international. Le latéral gauche de Saint-Etienne a tout simplement tourné le dos à l'Algérie, après avoir été officiellement sollicité par les responsables algériens, il n'y a pas longtemps. Son choix est fait : il jouera... pour la France : "Ce n'est pas parce que j'ai des membres de ma famille, des oncles, des tantes, qui vivent en Algérie que je dois me laisser dicter mon choix. Mon père m'a toujours dit que je devais faire un choix sportif, pas affectif. Il ne fallait pas que je prenne en compte le fait qu'il soit né là-bas. J'aime l'Algérie comme j'aime la France. Mais je suis Français. Je veux jouer en équipe de France. Après, l'opportunité se présente ou pas...." Jusque-là, on ne peut rien reprocher à ce jeune Franco-Algérien qui croit apparemment en sa belle étoile avec les Bleus, seulement, ce joueur a commis la maladresse de s'attaquer à certains Algériens possédant la double nationalité et qui ont choisi la sélection de leur pays d'origine. «C'est peut-être parce qu'il y avait trop de concurrence à leur poste que l'opportunité ne s'est pas présentée. Mais il ne faut pas se mentir. Beaucoup auraient aimé jouer en équipe de France mais ils n'ont pas pu», avançait Ghoulam sur les colonnes d'un journal français, avant-hier. Un discours pour le moins provocateur et pas du tout décent envers ses compatriotes algériens qui ont choisi de défendre les couleurs de leurs pays d'origine, au lieu de caresser éternellement le rêve de vêtir le maillot bleu de l'équipe de France. Des propos jugés malveillants et provocateurs Par ailleurs, d'aucuns estiment qu'en s'exprimant de la sorte, Faouzi Ghoulam n'a pas mesuré l'ampleur de ses propos. Il ne sait peut-être pas que ces jeunes Algériens ont compris, mais toujours pas lui, que pour espérer une carrière internationale avec l'équipe de France, ils doivent, pour des considérations connues et déjà débattues, être trois fois meilleurs que leurs concurrents dans leurs postes respectifs. D'où leur choix naturel pour l'Algérie. L'exemple de Camel Meriem, plusieurs fois sélectionné mais qui n'a jamais eu vraiment la chance de succéder à Zidane en équipe de France, comme on l'avait pourtant présenté, reste édifiant et devrait suffire à Ghoulam de bien réfléchir avant de s'aventurer à commenter les choix des binationaux algériens, pourtant motivés par l'unique envie de servir leur pays d'origine. Boudebouz et Ziani apprécieront ! L'attitude de Faouzi Ghoulam, qui avait annoncé que le choix des joueurs algériens pour leur patrie d'origine s'est fait par défaut est, le moins que l'on puisse, qualifiée d'aberrante. Ghoulam, qui ne s'est pas contenté de snober l'Algérie de manière un peu provocatrice, s'est montré critique envers des éléments comme Karim Ziani ou Ryad Boudebouz qui n'a pas hésité à répondre à l'appel du cœur en optant pour l'Algérie, alors qu'il était considéré comme étant potentiellement sélectionnable en équipe de France. Le défenseur de l'AS Saint-Etienne devrait aussi s'inspirer de l'ex-Marseillais Ziani qui avait surpris un journaliste d'Infosport, venu l'interroger sur son avenir avec les Bleus. Il avait répondu sèchement à son interlocuteur qu'il n'avait jamais envisagé de porter le maillot bleu de l'équipe de France : «Mais je n'aspire pas à jouer pour la France ! Je me considère algérien et je vais bientôt intégrer la sélection Espoirs d'Algérie» avait déclaré Karim, très fier d'endosser le maillot vert de l'EN. Même le grand Zidane n'a pas osé Zinédine Zidane, dont la dimension internationale n'est plus à présenter, ne s'est jamais permis d'évoquer ou plutôt de critiquer le choix des binationaux pour le pays de leurs parents. Bien au contraire, avant la Coupe du monde 2010, Zidane avait rendu visite au Verts au lieu de regroupement à Castellane, au Sud de la France, pour les féliciter après leur brillante qualification obtenue aux dépens des Egyptiens. Considérés comme des éléments incontournables en équipe de France, Karim Benzema et Samir Nasri, dont le talent est nettement plus relevé que ce jeune joueur qui vient juste de signer son contrat professionnel… à Saint-Etienne, ont toujours eu un discours modéré et plus respectueux à ce sujet.