Résumé de la 1re partie n Le roi est très en colère en apprenant qu'il est né dans le village un garçon qui épousera sa fille... «Comme Votre Majesté l'ordonnera», répondirent-ils et ils dirent au jeune homme de se tenir prêt. Le roi écrivit à la reine une lettre où il lui demandait de se saisir du messager, de le mettre à mort et de l'enterrer, de façon à ce qu'il trouvât la chose faite à son retour. Le garçon se mit en route avec la lettre, mais il s'égara et arriva le soir dans une grande forêt. Au milieu des ténèbres, il aperçut de loin une faible lumière, et, se dirigeant de ce côté, il atteignit une petite maisonnette où il trouva une vieille femme assise près du feu. Elle parut toute surprise de voir le jeune homme et lui dit: «D'où viens-tu et que veux-tu ?» — Je viens du moulin, répondit-il ; je porte une lettre à la reine ; j'ai perdu mon chemin, et je voudrais bien passer la nuit ici. — Malheureux enfant, répliqua la femme, tu es tombé dans une maison de voleurs, et, s'ils te trouvent ici, c'est fait de toi. — A la grâce de Dieu ! dit le jeune homme, je n'ai pas peur ; et, d'ailleurs, je suis si fatigué qu'il m'est impossible d'aller plus loin. » Il se coucha sur un banc et s'endormit. Les voleurs rentrèrent bientôt, et ils demandèrent avec colère pourquoi cet étranger était là. «Ah ! dit la vieille, c'est un pauvre enfant qui s'est égaré dans le bois ; je l'ai reçu par compassion. Il porte une lettre à la reine.» Les voleurs prirent la lettre pour la lire, et virent qu'elle enjoignait de mettre à mort le messager. Malgré la dureté de leur cœur, ils eurent pitié du pauvre diable ; leur capitaine déchira la lettre, et en mit une autre à la place qui enjoignait qu'aussitôt que le jeune homme arriverait, on lui fit immédiatement épouser la fille du roi. Puis les voleurs le laissèrent dormir sur son banc jusqu'au matin, et, quand il fut éveillé, ils lui remirent la lettre et lui montrèrent son chemin.La reine, ayant reçu la lettre, exécuta ce qu'elle contenait : on fit des noces splendides ; la fille du roi épousa l'enfant né coiffé, et, comme il était beau et aimable, elle fut enchantée de vivre avec lui. Quelque temps après, le roi revint dans son palais; et trouva que la prédiction était accomplie et que l'enfant né coiffé avait épousé sa fille. «Comment cela s'est-il fait ? dit-il; j'avais donné dans ma lettre un ordre tout différent.» La reine lui montra la lettre et lui dit qu'il pouvait voir ce qu'elle contenait. Il la lut et vit bien qu'on avait changé la sienne. A suivre Conte de Grimm