Simple outsider pour les uns et favorite pour les autres, l'Italie est à un match du sacre européen face à la meilleure équipe du monde en titre, l'Espagne. Et cette finale tant attendue est prévue aujourd'hui à Kiev à partir de 19h45 (heure algérienne). Si la présence de l'Espagne dans cette finale est «logique» dans la mesure où c'est la meilleure équipe du monde avec ses stars, celle de l'Italie est une «surprise» dans la mesure où rares sont les spécialistes qui ont vu cette formation Azzuri dans cette ultime fête de l'Euro 2012. C'est ce qui reflète le caractère «inédit» de cette finale qui sera arbitrée par le Portugais Pedro Proença, assisté de ses compatriotes Bertino Cunha Miranda et Ricardo Jorge Ferreira Santos comme assistants, avec Manuel Jorge Neves Moreira De Sousa et Duarte Nuno Pereira Gomes comme assistants additionnels au niveau des buts, dans le dispositif de l'arbitrage à cinq en vigueur dans cet Euro. Le quatrième officiel, près des bancs de touche, sera le Turc Cüneyt Cakyr, arbitre de la demi-finale Espagne-Portugal. L'assistant de réserve est le Turc Bahattin Duran. Si l'objectif est le même pour les deux finalistes, c'est-à-dire, le couronnement, les stratégies sont différentes et le sytle aussi: il y a d'abord ce style des courtes passes et des déviations des stars du Barça et du Réal, entre autres, contre celui du Catennacio actualisée par le coach italien Prandelli sur un air de jeu brésilien. Ensuite, il y a cette finalité des Espagnols qui cherchent un troisième titre historique d'affilée alors que les Italiens veulent remporter leurs deuxième sacre continental après celui de 1968. Le plus curieux dans cette finale, c'est qu'elle oppose, entre autres, les deux meilleurs gardiens de l'histoire du football moderne: Iker Casillas, le plus jeune des deux, a reconnu qu'il était un grand admirateur de Gianluigi Buffon, le portier de la Squadra Azzurra. «Buffon a toujours été une référence. Je l'admire et le respecte. C'est un gardien exceptionnel qui est toujours au sommet à 34 ans. C'est un modèle pour les plus jeunes, tout le monde veut être comme lui. Nous nous entendons bien et c'est toujours un plaisir de l'affronter.» Sans commentaire. Le bourreau des Allemands en demi-finale, Mario Balotelli dira: «Ma mère était au stade et mon père devant la télévision, j'ai marqué deux buts devant ma mère, je voudrais en marquer quatre devant mon père à Kiev pour la finale!» plaisante-t-il. L'attaquant italien a fait le plein de confiance avant d'affronter l'Espagne en finale. «Nous sommes les seuls à leur avoir marqué un but. Nous avons prouvé que nous étions au moins à leur niveau, si ce n'est plus.» Ce qui reflète bien la volonté de cette Italie 2012, version, Prandelli. Celui-là qui a réussi à rajeunir son groupe et ainsi préparer le futur, et notamment le Mondial 2014 au Brésil. L'ex-entraîneur de la Fiorentina avait décidé de repartir à zéro après le Mondial 2010, achevé par l'échec d'une élimination au premier tour suite à une défaite contre la Slovaquie (3-2). Les joueurs ont donné raison à Prandelli durant la campagne des qualifications, lequel a confirmé la tendance au relooking quand on regarde sa préliste de 32 joueurs. A l'exception de Buffon, Pirlo, Chiellini ou Barzagli, voire Di Natale, il n'y a pas de joueurs possédant l'expérience des grandes compétitions internationales (hors celle concernant les clubs). «Nous devons avoir pleine confiance dans la nouvelle génération car cela nous amène optimisme et enthousiasme. Mon souhait est d'obtenir des résultats en pratiquant un beau football», martèle le sélectionneur italien. Et c'est ce qu'il a bel et bien confirmé jusque-là. Du côté espagnol, Cesc Fabregas, le milieu de terrain catalan du FC Barcelone, estime que «dimanche, il faudra neutraliser leurs attaquants, mais aussi leur milieu de terrain, en particulier leur maître à jouer, Andrea Pirlo.»Tout comme l'Italie, l'Espagne est invaincue depuis les éliminatoires de l'Euro 2012, compte toujours sur son noyau dur: Casillas, Xabi Alonso, Xavi ou Iniesta tout en se renouvelant au fil des ans avec les arrivées de Piqué, Busquets, Jordi Alba ou encore un Silva. Puis il faut ajouter la touche de Del Bosque qui a mis fin à la guerre des clans Real-Barça.Malgré tout, réaliser la passe de trois victoires consécutives en phase finale représente un exploit inédit, ce qui donne une idée de l'ampleur de la tâche qui attend les partenaires d'un Vicente Del Bosque, le sélectionneur de la formation espagnole, qui explique que «les joueurs commencent à être fatigués, mais ils ont travaillé pendant toute une année et on arrive bientôt à la fin.. Nous ne voulons pas changer ce que nous avons appris par le passé. Nous gardons le même style de jeu. Nous avons un jeu de possession et d'attaque.» Voilà qui est bien clair. Place maintenant au langage du terrain!