«Le gouvernement espagnol envisage de surveiller le contenu des sermons prononcés le vendredi dans les mosquées espagnoles.» C?est ce qu?ont annoncé lundi les ministres espagnols des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, et de l'Intérieur, José Antonio Alonso. Près de deux mois après les attentats de Madrid, attribués à des islamistes et qui ont fait 191 morts, M. Moratinos a estimé qu'il était important de savoir ce qui est dit dans les sermons prononcés dans les mosquées d'Espagne «qui se sont développées de façon totalement incontrôlée» avec l'augmentation de l'immigration en provenance de pays musulmans. Ce développement incontrôlé s'est produit «parce qu'il n'y avait pas de préoccupation (de l'Etat) pour financer, faciliter et contribuer à l'expression d'une culture et d'une religion aussi importantes que l'Islam par des voies institutionnelles», a-t-il dit à la télévision Telecinco. Evoquant l'existence de lieux de culte musulmans dans des locaux tels que des ateliers ou des bureaux, ce qui est illégal, il a assuré qu'avec les ministères de l'Intérieur et de la Justice, ils allaient «mettre un peu d'ordre». Le ministre a souligné qu'il ne s'agissait pas de porter atteinte à la liberté de culte «qui doit être maintenue». Ce qu'il faut, «c'est lui offrir un espace» où elle puisse s'exprimer, a-t-il conclu. «Tout le monde peut dire ce qu'il veut dans le cadre d'un culte religieux», mais cela ne veut pas dire que «l'on puisse en profiter à des fins illicites, en particulier pour des activités terroristes», a insisté le ministre espagnol de l'Intérieur, José Antonio Alonso lors d'une visite à Léon (centre de l?Espagne).