Résumé de la 9e partie n Bien que laid, Leonidès plaisait aux femmes... Il y a aussi une vieille tante, miss de Haviland, sœur de la première Mrs Leonidès. Elle avait toujours détesté son beau-frère, mais, à la mort de sa sœur, elle considéra comme son devoir d'accepter l'invitation de Leonidès qui lui offrait de vivre chez lui et d'élever les enfants. — Elle a un très vif sentiment de son devoir, fit observer l'inspecteur Taverner, mais elle n'est pas de celles qui changent d'avis sur les gens. Elle a continué à juger très sévèrement Leonidès et ses méthodes. — Au total, dis-je, la maison est pleine. D'après vous, qui a tué ? Taverner eut un geste d'ignorance. — Trop tôt pour avoir une opinion ! Bien trop tôt ! — Allons ! répliquai-je. Je parie que vous connaissez le coupable. Dites-nous qui c'est, mon vieux ! Nous ne sommes pas au tribunal. — Non, reprit-il d'un air sombre. Nous ne sommes pas au tribunal et il est bien possible que nous n'y allions jamais ! — Vous voulez dire que le vieux Leonidès n'aurait pas été assassiné ? — Oh ! assassiné, il l'a été ! Mais il a été empoisonné et, les histoires de poison, c'est toujours pareil ! On a un mal de chien à trouver une preuve. Tout semble désigner quelqu'un... — Nous y sommes ! m'écriai-je. Votre conviction est faite et, le coupable, vous le connaissez ! — Il y a une très forte présomption de culpabilité. Elle saute aux yeux. Seulement, je ne suis sûr de rien... Et je me méfie. Je me tournai vers le «pater», implorant des yeux son appui. — Dans les affaires de meurtre, dit-il sans hâte, la solution qui paraît évidente est généralement la bonne. Leonidès Charles s'était remarié il y a dix ans. — A soixante-quinze ans ? — Oui. Pour épouser une fille de vingt-quatre. J'émis un petit sifflement. — Quel genre de femme ? — Une petite qui travaillait dans un salon de thé. Fort respectable et jolie, dans le genre anémique et languissant. — Et c'est elle, la très forte présomption ? — Dame ! dit Taverner. Elle n'a que trente-quatre ans... un âge dangereux. Elle aime son confort... et il y a un homme jeune dans la maison, le précepteur des petits. Il n'a pas fait la guerre. Faiblesse cardiaque ou quelque chose comme ça... Il y a des réformés qui sont des roublards... Je regardai Taverner. Des affaires comme ça, on en voit. — Le poison, demandai-je, qu'était-ce ? De l'arsenic ? — Non. Nous n'avons pas encore le rapport du toxicologue, mais le médecin croit qu'il s'agit d'ésérine. — Un produit peu courant. Sans doute ne sera-t-il pas difficile de trouver qui l'a acheté ? — Le problème n'est pas là. Cette ésérine appartenait à Leonidès. Des gouttes pour les yeux... — Leonidès avait du diabète, dit mon père. On lui faisait régulièrement des piqûres d'insuline. Le produit est vendu dans de petites fioles, fermées par une membrane de caoutchouc. A suivre Agatha Christie