Polémique n Depuis le tirage au sort, effectué jeudi à Johannesburg, donnant le match Libye - Algérie au programme du troisième et dernier tour des éliminatoires de la CAN 2013, il y a polémique. La situation sociopolitique que vit la Libye depuis la révolution qui a renversé le régime de Kadhafi, n'a pas laissé indifférents certains organes de la presse nationale qui ont trouvé en la domiciliation du match-aller entre les Chevaliers de la Méditerranée (nouveau surnom de la sélection libyenne) et notre équipe nationale, matière à disserter. Sinon comment expliquer le débat susceptible sur la domiciliation de la rencontre entre les deux pays frères et voisins, pour ne pas dire inutile, car suscitant la réaction de nos adversaires sportifs. Souvenons-nous lorsque notre pays vivait des moments très difficiles, lors de la décennie noire, les Algériens, la presse en premier, procédaient à une levée de boucliers dès qu'il s'agissait d'évoquer le volet sécuritaire, pourquoi alors faire toute une tarte de ce match de football Libye -Algérie ? Le plus désolant dans cette histoire, ce sont ceux qui en parlent le plus et qui dénoncent la surmédiatisation de cette rencontre qui risquent de mettre le feu aux poudres. Il est tout à fait légitime que les Libyens, qui viennent de faire un pas vers la démocratie en allant en masse aux premières législatives libres depuis la chute de l'ancien régime, puissent vouloir recevoir le match-aller chez eux et bénéficier de l'apport de leur public. D'autant que cela fait longtemps que les supporters n'ont pas suivi de près leur sélection avec leurs nouveaux maillots sur le sol libyen. Dans ce débat, où la FAF ne s'est pas invitée, les différents acteurs de la balle ronde libyenne qui ont été interrogés par la presse nationale ont tous déclaré, et à l'unanimité, qu'il n'y avait aucune polémique sur ce sujet et que les Algériens, délégation et supporters, seront accueillis comme il se doit dans leur pays. D'ailleurs, jusqu'à maintenant aucune animosité particulière n'a été relevée sur les médias ou chez les officiels libyens, contrairement à ce qui s'est passé en 2009 avec l'Egypte où plusieurs organes de ce pays, relayés par plusieurs personnalités, se sont invités à un match qui avait débordé de son cadre sportif. La domiciliation de cette rencontre-aller relève strictement des prérogatives des instances officielles que sont la FIFA et la CAF qui, au moment voulu, décideront du lieu de cette rencontre, comme ce fut le cas récemment pour le match contre le Cameroun qui s'est déroulé le plus normalement du monde à Sfax en Tunisie. Pourquoi alors ameuter la cavalerie et chercher à tout prix qui du Maroc, de la Tunisie ou de l'Egypte voudrait de ce match ? D'ailleurs, les réponses des officiels libyens sont souvent pleines de sagesse en soulignant qu'en cas de refus de la part de la FIFA de domicilier ce derby maghrébin tant attendu à Tripoli ou Benghazi, ils se rabattraient sur la Tunisie ou l'Egypte car ce sont des pays frontaliers qui permettront à un plus grand nombre de supporters d'aller soutenir leur sélection. Ce qui est logique. Il serait donc plus intéressant de s'attarder sur le volet sportif avec son cortège de débats sur la tactique, le côté technique, les forces et les faiblesses de l'adversaire, la renaissance du football en Libye, et d'autres thèmes aussi variés qu'intéressants, que de souffler sur la braise.