«On va tout faire pour battre l'Algérie» Fassi Al Fihri (Pdt FRMF) : «Pour Libye-Algérie, on n'a rien reçu» Erbish Abdelhafid, le sélectionneur libyen, nous a accordé une interview hier par téléphone. Au lendemain du retour de la délégation en Libye, après avoir pris part à la Coupe arabe des nations en Arabie Saoudite, le sélectionneur des Chevaliers de la Méditerranée estime que le tirage a été dur pour les deux équipes, dans la mesure qu'au moins une équipe arabe suivra la CAN à partir de la maison. M. l'entraîneur, on voudrait connaître votre avis sur le parcours de l'EN libyenne au championnat arabe des nations... Je ne vous le cache pas. Ça été une participation très bénéfique pour nous. Ce championnat arabe était d'un très bon niveau. Ça nous a permis ainsi de jouer face à des équipes très respectables. Je pense que c'était aussi une occasion pour notre équipe de gagner cinq matchs dans les jambes, surtout que le championnat libyen est interrompu. Des satisfactions ? Oui, bien sûr qu'il y avait des satisfactions. Tout d'abord, ce tournoi m'a permis de lancer dans le bain huit joueurs issus de l'équipe olympique et qui se sont très bien débrouillés. Puis, il y a un joueur qui s'est illustré devenant un titulaire indiscutable et il a aussi eu la chance de marquer le but égalisateur face au Maroc. On a aussi gagné un gardien de but. Par le passé, lorsqu'il y avait Samir Abboud et ce jeune était sur le banc, maintenant, il a eu sa chance et il a prouvé tout le bien qu'on disait sur lui. Comme avez-vous accueilli la nouvelle d'affronter l'équipe algérienne lors du troisième et dernier tour des éliminatoires de la CAN 2013 ? Avec beaucoup de déception. Je ne voulais pas affronter l'Algérie lors de ce tour, afin que tous les pays arabes soient présents lors de cet événement qui est la CAN. A présent, on est assurés qu'un pays arabe fera l'impasse sur la prochaine CAN prévue en Afrique du Sud. Comment voyez-vous les chances des deux sélections ? Ce sera du 50/50. Les deux équipes ont des atouts à faire valoir. Le match va être très serré et risque même de se jouer sur un petit détail. Beaucoup craignent que ce match ne soit médiatisé plus qu'il en faut, ce qui risque d'enflammer la rencontre... Ah, oui. Moi, je pense que ce match va se jouer sur le terrain entre onze joueurs de chaque côté. Il faut que les médias, notamment la presse spécialisée des deux pays, n'allument pas la mèche. Cela risque d'envenimer les choses et créer une polémique qui peut influer sur le déroulement du match aller et même retour. Justement, la première polémique concerne la domiciliation de la rencontre... Il n'y a pas lieu à la polémique en principe. C'est très simple, la Libye reçoit au match aller et au retour on jouera à Alger. Je me demande le pourquoi cette polémique. On jouera le match aller chez nous. Vous voulez dire la Libye ? Oui bien sûr. On veut jouer cette rencontre sur le sol libyen, étant donné que c'est nous qui recevons. On veut être à l'aise et jouer devant nos fans. Ça fait déjà longtemps qu'on n'a pas joué devant nos supporters. J'espère que notre demande sera acceptée par les instances concernées. Pensez-vous que la CAF va donner son accord ? Oui, pourquoi pas. La situation n'est pas si compliquée comme vous le pensez. Je pense qu'elle va dire oui. Quelles sont les villes pressenties pour abriter le match ? Ce sera à Tripoli ou à Benghazi. Ce sont les deux villes qui disposent d'infrastructures qui permettent la programmation des matchs internationaux. Même sur le plan sécuritaire, c'est rassurant par rapport à beaucoup d'autres villes. Savez-vous qu'en programmant la rencontre sur le sol libyen, vous allez mettre un péril la vie de la délégation algérienne ? Non, je ne suis pas d'accord avec vous. Le peuple libyen possède des relations historiques avec le peuple algérien. La vie des Algériens ne sera pas mise en danger. Vous allez être les bienvenus. Il faut que les médias des deux pays n'enflamment pas le match, c'est tout et je pense que c'est simple. Toutes ces craintes sont dues aux problèmes politiques... La politique, c'est quelque chose et le sport une autre chose. Si la Confédération africaine de football nous accorde Tripoli ou Benghazi, vous allez voir la qualité de l'accueil qui vous sera réservé. Vous serez accueillis comme il se doit, ne vous inquiétez pas. A défaut de la Libye... Si on nous refuse la Libye, on sera obligé d'aller jouer ailleurs. Moi, je compte demander à jouer en Egypte ou en Tunisie parce que ce sont des pays frontaliers, et ça va nous permettre d'avoir un grand nombre de supporters à nos côtés pour soutenir les joueurs. Ce sera très important pour nous, car les joueurs auront un soutient moral de la part des supporters. Pour ce qui est du Maroc, à mon avis c'est un troisième choix car il est loin de la Libye. Ce n'est qu'un avis personnel. Moi, je cherche un pays frontalier avec la Libye, pour avoir un grand nombre de supporters à nos côtés. Avez-vous suivi cette équipe algérienne ? Oui, je l'ai suivie mais pas beaucoup. J'ai eu l'occasion de voir un résumé de son premier match des éliminatoires du Mondial 2014 face au Rwanda lorsqu'elle avait gagné sur un score lourd. Je pense que c'est une équipe qui monte en puissance et qui progresse de jour en jour. De ce fait, je crois que notre tâche sera un peu difficile. L'équipe algérienne n'est plus à présenter. Y a-t-il des joueurs algériens qui vous ont épaté ? Le premier, c'était Djabou lorsqu'il jouait à l'ES Sétif. Je l'ai eu en face de moi. Par contre, il y a un joueur dont je suis un fan incontesté, c'est le milieu de terrain du FC Valence, Sofiane Feghouli. C'est un grand joueur qui se donne toujours à fond et qui est pétri de talent. Enfin, je pense que tous les autres joueurs algériens sont bons du fait qu'ils jouent à l'étranger, dans des championnats respectés. Pensez-vous que vous êtes capable de rééditer le coup du Cameroun, au cas où vous recevez hors de vos bases ? On a une très bonne équipe et on va tout faire pour battre l'Algérie. Je pense qu'on a des atouts à faire valoir. Comme je vous ai dit, on ne voulait pas jouer contre l'Algérie parce que le niveau se vaut entre toutes les équipes maghrébines. Notre objectif, c'est de battre l'Algérie pour nous qualifier à la CAN. Entretien réalisé par Fassi Al Fihri (Pdt FRMF) : «Pour Libye-Algérie, on n'a rien reçu» Nous avons eu, hier, au bout du fil, le président de la Fédération royale marocaine de football, Ali Fassi Al Fihri, pour savoir si la FRMF a été saisie officiellement de la part de son homologue libyenne pour domicilier le match Libye-Algérie sur le sol marocain en cas de refus de la Confédération africaine de football de le programmer en Libye. Le premier responsable de l'instance marocaine a nié toute réception d'une quelconque correspondance émanant de Tripoli. A ce propos, il a déclaré : «Je vous confirme qu'on n'a toujours pas reçu la moindre correspondance de la Fédération libyenne pour la programmation du match Libye-Algérie sur le sol marocain. D'ailleurs, je ne suis au courant de rien concernant cette affaire, c'est vous qui me l'apprenez. De ce fait, je ne peux rien vous dire. On va attendre que les instances concernées se prononcent, avant de donner notre avis.» Il est à signaler que Hocine Boudjadja, membre de la commission des équipes nationales, a confirmé, hier, sur nos colonnes que dans le cas où la CAF venait à refuser la domiciliation de la rencontre à Tripoli, Benghazi ou Misrata, la Fédération libyenne pourrait opter directement pour le Maroc, du fait que la situation est aussi un peu tendue en Egypte et en Tunisie, et pour accepter une telle rencontre, ils poseront sans le moindre doute une série de conditions qui n'arrangeraient guère les affaires de la sélection libyenne. Pour le Maroc, ça ne pose pas de problème Très vite, notre constat est fait, et ce à travers les paroles du président de la FRMF, à propos de la domiciliation du match dans le royaume chérifien. En déclarant à la fin de l'entrevue : «Lorsqu'on aura reçu la demande, on verra ce qu'on va faire, mais en principe, il n'y a pas de problème.» Al Fihri veut carrément dire qu'il ne compte pas s'opposer à l'organisation de la rencontre. Au Maroc, et il n'y aura pas, par exemple, le même nombre de spectateurs qui pourront se déplacer, surtout du côté algérien, puisque les frontières terrestres entre les deux pays sont fermées depuis presque dix-huit ans.