Résumé de la 15e partie - Sophia présente Charles à sa tante Edith de Haviland. Cette dernière lui dit avoir connu sa grand-mère et son père quand il était enfant... Je ne comprends pas qu'un garçon qui a reçu une éducation avouable entre dans la police. L'autre jour, j'ai aperçu le petit Moyra Kinoul qui réglait la circulation à deux pas de Marble Arch. Quand on voit ça, on se demande si le monde tourne toujours rond ! S'adressant à Sophia, elle ajouta : «Marble Arch, l'ancienne porte de Hyde Park, est l'un des plus célèbres monuments de Londres, inspiré de l'Arc de Constantin à Rome. — Nannie voudrait te voir. Pour le poisson... — Zut ! s'écria Sophia. J'y vais. Elle partit en direction de la maison. La vieille demoiselle et moi, nous nous mîmes en route derrière elle. — Sans cette brave Nannie, dit-elle, nous serions perdus. C'est la fidélité même... et elle fait tout : elle lave, elle repasse, elle cuisine, elle fait le ménage... Une servante comme on n'en voit plus ! C'est moi-même qui l'ai choisie, il y a bien des années. Elle se baissa pour arracher d'un geste énergique un liseron qui s'était accroché au bas de sa jupe. Se redressant, elle poursuivit : — J'aime autant vous dire, Charles Hayward, que cette histoire me déplaît souverainement. Je ne vous demande pas ce qu'en pense la police, car vous n'avez sans doute pas le droit de me le dire, mais, pour ma part, j'ai peine à croire qu'Aristide a été empoisonné. J'ai même du mal à penser qu'il est mort. Je ne l'ai jamais aimé, jamais, mais je ne peux pas me faire à l'idée qu'il n'est plus. Lui parti, la maison est si... si vide ! Je me gardai d'ouvrir la bouche. Edith de Haviland semblait disposée à rappeler ses souvenirs. — J'y songeais ce matin... Il y a des années que je vis ici. Quarante ans et plus... J'y suis venue à la mort de ma sœur, à la demande même d'Aristide. Elle lui laissait sept enfants, dont le plus jeune n'avait pas un an... Je n'allais pas abandonner l'éducation de ces petits à cet étranger, n'est-ce pas ? Je vous accorde que Marcia avait fait un mariage impossible. J'ai toujours eu le sentiment qu'elle avait été ensorcelée par ce nabot, aussi laid que vulgaire. Mais je dois reconnaître qu'il m'a laissé les mains libres. Les enfants ont eu des nurses, des gouvernantes, tout le nécessaire... et ils ont été nourris comme il convenait. On ne leur a pas donné de ces plats de riz, odieusement pimentés, dont il se régalait ! — Et vous êtes restée, même lorsqu'ils eurent grandi ? — Oui. C'est curieux, mais c'est comme ça. J'imagine que c'est sans doute parce que le jardin m'intéressait... Et puis, il y avait Philip. (A suivre...)