Résumé de la 1re partie - Maltraités par leur marâtre, Frérot et Sœurette décident de s'enfuir de la maison familiale... Quand ils arrivèrent à la troisième source, Sœurette entendit dans le murmure de l'eau : «Qui me boit devient chevreuil. Qui me boit devient chevreuil.» Elle dit : — Ah ! Frérot, je t'en prie, ne bois pas, sinon tu deviendras chevreuil et tu partiras loin de moi. Mais déjà Frérot s'était agenouillé au bord de la source, déjà il s'était penché sur l'eau et il buvait. Quand les premières gouttes touchèrent ses lèvres, il fut transformé en jeune chevreuil. Sœurette pleura sur le sort de Frérot et le petit chevreuil pleura aussi et s'allongea tristement auprès d'elle. Finalement, la petite fille dit : — Ne pleure pas cher petit chevreuil, je ne t'abandonnerai jamais. Elle détacha sa jarretière d'or, la mit autour du cou du chevreuil, cueillit des joncs et en tressa une corde souple. Elle y attacha le petit animal et ils s'enfoncèrent toujours plus avant dans la forêt. Après avoir marché longtemps, longtemps, ils arrivèrent à une petite maison. La jeune fille regarda par la fenêtre et, voyant qu'elle était vide, elle se dit : «Nous pourrions y habiter.» Elle ramassa des feuilles et de la mousse et installa une couche bien douce pour le chevreuil. Chaque matin, elle cueillait de racines, des baies et des noisettes pour elle et de l'herbe tendre pour Frérot. Il la lui mangeait dans la main, était content et folâtrait autour d'elle. Le soir, quand Sœurette était fatiguée et avait dit sa prière, elle appuyait sa tête sur le dos du chevreuil – c'était un doux oreiller – et s'endormait. Leur existence eût été merveilleuse si Frérot avait eu son apparence humaine ! Pendant quelque temps, ils vécurent ainsi dans la solitude. Il arriva que le roi du pays donna une grande chasse dans la forêt. On entendit le son des trompes, la voix des chiens et les joyeux appels des chasseurs à travers les arbres. Le petit chevreuil, à ce bruit, aurait bien voulu être de la fête. — Je t'en prie, Sœurette, laisse-moi aller à la chasse, dit-il ; je n'y tiens plus. Il insista tant qu'elle finit par accepter. (A suivre...)