Résumé de la 1re partie n La sœur met en garde le petit frère contre les effets de l'eau de la fontaine, ensorcelée par sa belle-mère. Mais le petit frère s'était déjà agenouillé près de la fontaine, penché vers le bassin et abreuvé de son eau : à peine les premières gouttes avaient touché ses lèvres qu'il était transformé en chevreuil. La petite sœur se mit à pleurer sur son pauvre petit frère ensorcelé, et le chevreuil pleurait aussi et restait tout triste auprès d'elle. Enfin la jeune fille lui dit : «Sois tranquille, mon cher petit chevreuil, je ne t'abandonnerai jamais.» Alors, elle détacha sa jarretière dorée et la passa autour du cou du chevreuil ; puis elle arracha des joncs, et en tressa une cordelette. Elle y attacha l'animal, l'emmena et s'enfonça avec lui dans la forêt. Après avoir marché longtemps, ils arrivèrent, enfin, à une petite maison, et la jeune fille, ayant regardé au dedans et reconnu qu'elle était vide, dit : «Nous pourrions nous arrêter ici et y demeurer.» Alors, elle chercha pour le petit chevreuil de l'ombre et de la mousse, afin qu'il pût reposer mollement, et chaque matin elle sortait, recueillait des racines, des fruits sauvages et des noix ; elle rapportait aussi de l'herbe fraîche que le chevreuil mangeait dans sa main, et il était content et bondissait joyeusement devant elle. Le soir, quand la petite sœur était fatiguée et avait récité sa prière, elle posait sa tête sur le dos du petit chevreuil, qui lui servait de coussin, et s'y endormait doucement. Si seulement le petit frère avait eu sa forme humaine, c'aurait été là une vie très heureuse. Ils passèrent ainsi quelque temps tout seuls dans ce lieu désert ; mais un jour il arriva que le roi du pays fit une grande chasse dans la forêt ; tout retentit des sons du cor, des aboiements des chiens et des cris joyeux des chasseurs. Le chevreuil entendit tout ce bruit, il aurait bien voulu se trouver là. «Ah ! dit-il à sa sœur, laisse-moi me rapprocher de la chasse ; je n'y puis résister.» Et il la pria si longtemps qu'elle céda. Mais, lui dit-elle, ne manque pas de revenir le soir ; je fermerai ma porte à ces bruyants chasseurs ; pour que je puisse te reconnaître, frappe en disant : «C'est moi, chère sœur ; ouvre, mon ‘'petit cœur''. Si tu ne dis pas cela, je n'ouvrirai point ma petite porte.» Le chevreuil s'élança hors du logis, tout content et joyeux de se sentir en plein air. Le roi et ses chasseurs virent le bel animal et se mirent à sa poursuite, mais sans pouvoir l'atteindre ; quand ils se croyaient tout près de le tenir, il sauta pardessus un buisson et disparut. Quand il ne fit plus clair, il courut à la maison et frappa en disant : «C'est moi, chère sœur ; ouvre, mon petit cœur.» La petite porte s'ouvrit, il s'élança dans la maison, et reposa toute la nuit sur sa couche moelleuse. (à suivre...)