Protestation - En ce mois de ramadan la consommation de ce produit de première nécessité atteint un pic. Les citoyens ne cessent de se déplacer d'une épicerie à une autre en quête d'un sachet de lait qui devient de plus en plus rare depuis que la laiterie de Draâ Ben Khedda est paralysée par un mouvement de grève qui dure depuis quatre jours. La production des a 0utres laiteries dont Pâturages d'Algérie et Tifra lait et autres, est loin de satisfaire la demande et les consommateurs n'ont guère le choix que de recourir au lait en poudre malgré son prix élevé. Décidément le feuilleton des débrayages au niveau de la laiterie de Draâ Ben Khedda, est loin de connaître son épilogue. Au moindre problème, c'est une nouvelle grève qui vient paralyser cette unité de production qui se trouve sur un véritable brasier. Ce nouveau mouvement enclenché par les travailleurs depuis jeudi dernier est dû au dépôt d'une plainte par le repreneur contre un syndicaliste membre du collectif des travailleurs, pour motifs «d'insultes, propos grossiers et menaces», dans la matinée de mercredi 25 juillet. Depuis, l'usine est à l'arrêt. Pour sa part le syndicaliste contre lequel la plainte a été déposée et qui a requis l'anonymat, a nié avoir tenu des propos grossiers ou avoir menacé le repreneur. Notons que cette série de grèves est due essentiellement au retard dans la communication des résultats de l'enquête menée par une commission interministérielle depuis plus de cinq mois. Pour rappel, la commission s'est déplacée à l'intérieur de l'usine en mars dernier afin de statuer sur le cas de la poudre périmée qui aurait été utilisée dans la production, et établir un rapport sur la situation générale notamment socioprofessionnelle des travailleurs, ainsi que le respect du cahier des charges par le repreneur de la laiterie. C'est donc la seconde fois que cette usine est paralysée depuis le début de ce mois de juillet qui s'achève et tout porte à croire que cette action s'inscrit dans la durée. Les travailleurs avaient observé trois jours de grève au début de ce mois de juillet, pour réclamer les résultats de la commission et dénoncer «l'anarchie et les intimidations qui rongent la laiterie ». Ils tiennent à dénoncer aussi le silence des pouvoirs publics, qui, selon eux, ne veulent pas intervenir pour mettre un terme définitif à ce feuilleton. A chaque arrêt de la production au niveau de cette unité qui, à elle seule, produit pas moins de 320 000 litres/jour, soit 85 % des besoins de la wilaya, c'est la pénurie qui s'installe et le manque du sachet de lait se fait sentir avec acuité aux quatre coins de la wilaya. Le prix du sachet de lait, qui devient rare, risque de prendre des ailes au niveau de certaines régions de la wilaya, où la spéculation risque de gagner encore une fois du terrain et voir le prix du sachet atteindre les 40 dinars comme c'était le cas durant la dernière crise du lait.