Projection - La cinémathèque Ouarsenis d'Oran a regagné, au fil de ces dernières années, sa pleine vocation d'espace culturel, réussissant à fidéliser, par la diversité de ses programmes, jeunes et moins jeunes parmi les amoureux du 7e Art. La modernisation des équipements et l'installation d'une nouvelle siègerie confortable ont permis aux responsables de cette structure culturelle d'augmenter le nombre de séances de projection, y compris durant la saison estivale grâce à la mise en place de la climatisation. Fermée en 2004 pour des travaux de rénovation, cette salle répertoire de la cinémathèque algérienne, avait rouvert ses portes une année plus tard en offrant, depuis, de bien meilleures conditions d'accueil au public. D'autres aménagements ont été également apportés, favorisant l'organisation d'activités supplémentaires, comme la réfection opérée au niveau du hall d'entrée qui accueille régulièrement des expositions photos, de peinture et de livres. D'aucuns parmi les spectateurs habitués se félicitent encore aujourd'hui du fait que «leur» cinémathèque a victorieusement résisté à la vidéo-projection qui gagna la quasi-totalité des salles privées de la capitale de l'Ouest durant la décennie 1990. Contrairement à ces rares cinémas qui jetèrent leur dévolu sur les films d'action, la salle Ouarsenis d'Oran n'a pas cédé aux chants des sirènes du commerce lucratif, demeurant en revanche fidèle à sa vocation de musée du 7e Art national et universel. L'avenir lui a d'ailleurs donné raison, puisque nombre de salles ont été contraintes de mettre la clé sous le paillasson avec l'avènement des chaînes satellitaires et des lecteurs DVD numériques. «Il est hors de question, pour moi, de voir un film projeté sur grand écran via une cassette vidéo ou un lecteur numérique», confie Djamel, retraité de l'Education, estimant que «rien n'égale la bonne vieille bobine classique». Ils sont nombreux qui, à l'instar de Djamel, vouent un grand intérêt pour la pellicule en format 35 mm parce qu'elle reflète, de leur point de vue, «la qualité originale de l'œuvre». Créée en juin 1965, quelques mois après celle d'Alger, la cinémathèque d'Oran a une capacité de 360 places et est située à la rue Larbi-Ben-M'hidi, une des principales artères de la capitale de l'Ouest. Les plus âgés des spectateurs se souviennent encore du passage dans cette salle de réalisateurs de renom de différents continents, dont les Egyptiens Salah Abou Seif et Youcef Chahine, l'Américain Joseph Losey, l'Italien Michelangelo Antonioni, le Sénégalais Sembene Ousmane, le Camerounais Jean-Marie Téno, l'Ethiopien Hailé Gerima et la Libanaise Jocelyne Saab.