Cacophonie - Alors que la Syrie ne compte plus ses morts. La vive critique lancé hier par le chef «officiel» de l'Armée libre syrienne (ASL), basé en Turquie, à l'encontre du commandement des rebelles à l'intérieur de la Syrie, donne une idée des relations tendues au sein de l'opposition. Ce dernier avait appelé cette semaine à la formation d'un conseil présidentiel pour diriger une éventuelle transition. Appel auquel le colonel Riad Assaad, dont les relations sont notoirement mauvaises avec la direction militaire des rebelles de l'intérieur, a répondu hier dans un discours diffusé sur Youtube «Il y a des personnes, se disant appartenir à l'ASL et à son commandement de l'intérieur, qui sont engagées avec fièvre dans la course à des postes (de pouvoir) au point d'annoncer un programme de gouvernement de transition». Pour le colonel al-Assaad, «le but essentiel de cette annonce, c'est de gagner les faveurs de l'extérieur, diviser l'intérieur et démanteler l'ASL qui est la force de frappe du peuple». Critiquant, sans le nommer le Conseil national syrien (CNS), il a lancé: «Je demande aux messieurs de l'opposition : pourquoi n'avons nous pas de munitions, ni d'équipements ? Où vont les aides et le soutien de l'extérieur ?». Pour sa part, son rival, le général Moustapha Al-Cheikh, chef du Conseil militaire, s'est rendu à Atareb, dans la province d'Alep, pour rencontrer les combattants rebelles, selon une autre vidéo postée sur Youtube. Dans ce même contexte, de violents combats ont opposé encore hier à Alep l'armée, soutenue par des combattants tribaux, aux rebelles qui sont désormais en possession de chars et d'armes lourdes, selon la mission de l'ONU en Syrie. «Les observateurs ont confirmé l'information selon laquelle l'opposition est en possession d'armes lourdes, dont des chars, à Alep», a déclaré Martin Nesirky à des journalistes. «Les Nations unies ont rappelé aux deux parties leurs obligations au niveau humanitaire et concernant la protection des civils», a ajouté un des responsable de cette organisation, Martin Nesirky. Ce dernier a en outre rappelé le point de vue du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Celui-ci insiste pour que la communauté internationale fasse pression sur les deux camps qui s'affrontent et pas seulement sur l'armée syrienne. Il considère qu'«il faut aussi faire pression sur les rebelles, qu'ils écoutent ce que l'on dit et cessent les combats», a ajouté Martin Nesirky. - Dans un discours diffusé hier par l'agence Sana, à l'adresse des soldats, le président Assad a affirmé que : ses troupes livrent une bataille «cruciale» et «héroïque» dont «dépend le destin de notre peuple et de notre nation». «L'ennemi se trouve aujourd'hui parmi nous, utilisant les agents de l'intérieur comme un moyen pour déstabiliser la patrie, la sécurité du citoyen». Après une semaine d'affrontements d'une violence inédite dans la capitale, l'armée soutenue par des combattants tribaux, a repris le 23 juillet l'ensemble des quartiers perdus au profit des rebelles lors de leur bataille de «libération» de Damas.