Avec la deuxième quinzaine du ramadan, nous entamons «la descente» comme disent les plus optimistes. Sauf qu'il faudra utiliser tous les subterfuges pour freiner ses ardeurs dépensières qui atteignent un pic en cette période. En effet les familles sont toutes confrontées au renouvellement des habits de leurs progénitures, à la confection des gâteaux de l'Aïd, tout en considérant que le jeûne s'étire et nécessite autant de dépenses qu'à son début. Les pays musulmans connaissent, en cette fin de ramadan, un pic de la consommation jamais égalé en d'autres périodes. Alors le commerce – gros et détail – réalise le meilleur chiffre d'affaires de l'année. Qu'il s'agisse de l'habillement, des ingrédients pour la pâtisserie, des fruits secs en passant par la farine, le beurre et même les caissettes d'emballage, c'est le grand rush notamment en soirée où les chalands préfèrent faire leurs emplettes loin de la canicule de la journée. Sans oublier la marmite qu'il a fallu faire bouillir quoique, à ce niveau, les ardeurs aient été quelque peu freinées. La nourriture devenant secondaire face aux autres dépenses. Nous le constations donc, tout le pays devient une véritable ruche. Otage d'une spéculation sans précédent, toute cette clientèle est livrée à la rapacité de négociants sans aucune scrupule qui profitent de la période pour s'enrichir. Le petit ensemble pour enfant est vendu autour de 3 500,00 dinars dans des magasins pourtant réputés pour le rapport qualité/prix. Les produits de pâtisserie connaissent une gigantesque flambée et particulièrement les amandes dont la demande explose. La voilà donc l'immense contradiction de notre pays : c'est lors des grandes occasions que les prix flambent quand sous d'autres cieux, ils baissent sensiblement pour justement gonfler au maximum le chiffre d'affaires. Dans une économie soumise à la loi de la concurrence, les prix baissent. Chez nous la concurrence est virtuelle : les prix augmentent et les marchandises se vendent. Tout le monde vend. Tout le monde achète. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.