Manque - Depuis le début du ramadan, une pénurie de lait a été signalée dans quelques wilayas du pays, au grand dam des consommateurs qui n'arrivent plus à s'approvisionner en cette denrée vitale. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCCA) appréhende une pénurie accrue pendant la première semaine de l'Aïd et appelle le gouvernement à prendre des mesures pour y faire face. «Depuis le début du ramadan, l'offre nationale de lait en sachet a chuté de 20 % dans une dizaine de wilayas du centre et de l'est du pays et même à l'ouest», selon un premier bilan de l'UGCCA. Les citoyens s'astreignent à un parcours du combattant quotidien pour trouver un sachet de lait, que l'on ne peut obtenir qu'après une attente éprouvante dans de longues files devant les épiceries de quartiers. «Il y a un sérieux problème au niveau de la distribution, selon les plaintes des commerçants qui nous sont parvenues, car l'approvisionnement se fait un jour sur quatre après l'avoir été un sur deux et, avant cela, quotidiennement», affirme le porte-parole de l'UGCAA, Hadj Tahar Boulenouar. «Les quotas ont chuté au point que certains commerçants ont eu des problèmes avec leurs clients», souligne le même responsable. La baisse de l'offre a été constatée particulièrement, selon M. Boulenouar, à Alger, Annaba, Oran, Tizi Ouzou et Bouira. Tahar Boulenouar estime que l'offre est insuffisante car «selon des transformateurs de la poudre de lait, les quantités en matière première sont insuffisantes du fait qu'une partie est détournée pour la transformation en produits dérivés de lait», affirme-t-il. L'autre raison de ce manque se rapporte aux coupures d'électricité qui affectent la production de lait. Conséquence : «Les commerçants eux-mêmes refusent de prendre leurs quotas habituels. A titre indicatif, ceux qui prenaient 1 000 sachets n'en prennent plus que 500 par crainte que les services de contrôle les réprimandent pour commercialisation de marchandise impropre à la consommation», explique-t-il. «Ces coupures sont à l'origine de la pénurie et de l'augmentation des prix du sachet de lait», observe-t-il, en confiant que «sur le circuit informel, le sachet de lait s'est vendu jusqu'à 30,00 dinars le litre». Selon les prévisions de l'UGCAA, la consommation est de 4 millions de litres de lait par jour, alors que les besoins réels sont de 5 millions de litres, soit un déficit de 20 % dans la production, a-t-il avancé. M. Boulenouar propose l'adoption d'un nouveau plan baptisé «plan d'urgence» qui consiste à mettre fin à toute importation de poudre de lait, à partir de fin 2013, et à encourager l'investissement dans l'élevage de bétail sur le territoire national, particulièrement par des particuliers. Selon lui, les autorités devraient sérieusement revoir la politique d'importation, en favorisant la production locale. A ce sujet, M. Boulenouar déclare : «Notre pays recèle un important potentiel et l'importation n'a jamais été une solution pour assurer la qualité, mais plutôt la quantité des produits». Enfin, le porte-parole de l'UGCAA a lancé un appel à Sonelgaz à l'effet de mettre fin aux délestages pour parer aux problèmes de disponibilité des produits de première nécessité et éviter la flambée de leurs prix.