Ce qui rend les enfants encore plus heureux, c'est la facilité avec laquelle on attrape des poissons. Ce sont des barbeaux ou chabout en dialecte, nous fera savoir un inspecteur des forêts. Selon ce dernier, dans cet oued vivent aussi des carpes et des anguilles. Les pêcheurs en herbe utilisent avec ruse un grand foulard qu'ils immergent au fond de l'eau avant de le laisser échapper à travers les mailles. Résultats : des petits poissons atteignant des fois jusqu'à 12 centimètres sautillent sur le tissu que les petits enfants, toujours joyeux, mettent habilement dans une bouteille en plastique remplie d'eau pour les maintenir en vie. L'opération est répétée autant de fois, tant que la prise porte ses fruits. Avant de partir, ces enfants remettent soigneusement les poissons dans leur milieu naturel. Ce n'est, hélas, pas le cas de quelques jeunes qui pêchaient à l'aide de cannes et moulinets, croyant qu'ils étaient en mer. Dans leurs prises, souvent des poissons femelles aux ventres remplis d'œufs qu'ils abandonnent sur le récif. «Ces jeunes portent gravement atteinte au développement naturel des espèces vivant dans l'oued», tonnera l'inspecteur des forêts.