Les amateurs de pêche à la ligne se font de plus en plus nombreux sur les berges du lac Oubeira dont les eaux ont envahi la plaine environnante d'El Frine, dans la commune de Ain El Assel (El-Tarf), constate-t-on. A la faveur des inondations de cette plaine, à la suite des fortes pluies qui se sont abattues au courant de la semaine dernière sur cette wilaya, le poisson d'eau douce, en particulier la carpe royale, le mulet et le barbeau, foisonne de plus en plus. La plaine inondée "regorge de nourriture" et le poisson est "sorti du lac à sa recherche", facilitant ainsi la tâche des pêcheurs qui n'ont plus qu'à "aller le chercher plus loin, à l'intérieur du lac", a souligné Moussa B., un amateur de poisson d'eau douce. Profitant de l'aubaine, certains pêcheurs n'ont pas hésité à se munir de chaises pliables pour s'installer confortablement à l'intérieur même de l'eau où ils peuvent contempler à loisir les évolutions des poissons que leurs hameçons convoitent, d'autres choisissant de s'installer carrément sur le pont de "Oued Bouhchicha", en bordure de la RN 44, pour s'adonner à leur sport favori. Il est rare qu'un pêcheur rentre bredouille, tant la carpe, l'anguille et d'autres poissons sont disponibles à profusion. Selon Moussa B, "chacun garantit sa friture, peut même satisfaire les voisins ou même revendre quelques carpes et autres barbeaux". Il faut dire qu'il s'agit-là de poissons très appréciés dans cette région où les maîtresses de maison les accommodent au mieux. Les grosses anguilles qui s'apprêtent à émigrer vers leur lieu de ponte sont également très demandées durant cette période par les fins gourmets et il est loisible de constater que de cette pêche abondante, une quantité non négligeable de poissons et d'anguilles est revendue au marché hebdomadaire de Ain El Assel qui se tient tous les lundis et mardis. Certains pêcheurs aguerris sont passés maîtres dans l'art de piéger des espèces de plus gros calibre, comme cette sorte de carpe dont le poids peut allégrement dépasser les trois kilogrammes. Plus étonnant, les habitants de la ville côtière d'El-Kala, en l'absence de poisson de mer, se rabattent sur celui d'eau douce, dont le mulet, la carpe mais aussi le loup et le marbré qui proviennent du lac Mellah. La persistance du mauvais temps avec une mer houleuse et très agitée semble avoir instauré une nouvelle habitude de consommation et la table sera sans doute abondamment garnie de poissons d'eau douce, préparés selon les goûts, en cette période où les chalutiers et autres embarcations demeurent cloués au port. R.R