Position - Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), appelle les praticiens de la santé à boycotter le concours de gradation tant que les modalités d'organisation ne seront pas revues. «Dernièrement, Djamel Ould Abbès a procédé à l'élaboration, sans la concertation des partenaires sociaux, de deux nouveaux arrêtés liés aux modalités d'organisation du concours permettant le passage du grade de praticien spécialiste assistant à celui de praticien spécialiste principal», a dénoncé le président du Snpssp, Mohamed Yousfi, lors d'une conférence de presse animée, hier, à la Résidence familiale d'Hussein Dey (Alger). «Le ministre a transgressé la réglementation tout en gardant l'opacité sur le nombre de postes budgétaires qui seront ouverts pour ce concours», a-t-il encore déploré. Ces arrêtés tels que conçus stipulent la composition des membres de jury du concours qui n'ont aucun rapport avec la santé publique. «Le ministre a fait appel à des examinateurs d'un corps hospitalo-universitaire (enseignement supérieur) pour la constitution des membres de jury alors que les candidats sont censés être évalués par leurs pairs (praticiens spécialistes en chefs et principaux) comme le prévoit la réglementation.» C'est pourquoi, le Snpssp réitère son appel en direction de la tutelle «pour exiger le respect et l'application de la loi de la fonction publique et des accords sur les modalités d'organisation du concours de reclassement des médecins praticiens spécialistes». Le président du Snpssp rappelle que le concours est le premier depuis trente ans et l'un des rares acquis de la grève des syndicats. Rappelons que le ministère de la Santé avait appelé le 19 avril dernier, les personnes intéressées par ce concours à déposer leur dossier au niveau des directions de la santé ou des directions générales des centres hospitaliers universitaires. L'autre point évoqué par le Dr Yousfi concerne la carte sanitaire. Ce syndicaliste a insisté sur la nécessité d'impliquer tous les partenaires sociaux, médecins spécialistes et autres parties concernées, à l'élaboration de cette carte qui définira les besoins en matière de formation et de soins du pays selon les normes universelles. Le Syndicat maintient sa plateforme de revendications contenant les sept points cités auparavant par la presse et accuse le ministère d'avoir exclu les syndicats autonomes du dialogue depuis octobre 2011. Il accuse également le ministre d'avoir refusé l'accès de son ministère à des responsables syndicaux. «Dans sa fuite en avant, le ministère de la Santé refuse toute reprise de dialogue avec le partenaire social, alors même que tous les prétextes qu'il évoquait (expiration du mandat) ne sont plus de mise». «Plus de 400 spécialistes de la santé publique sur un total de 800 ayant vingt ans d'expérience ont quitté le secteur de la santé publique pour aller soit dans le secteur privé, soit à l'étranger», a regretté l'orateur.