Résumé de la 55e partie - Une lettre prouve qu'Aristide Leonidès était disposé à renflouer l'Associated Catering cédée à son fils... Roger sorti, je me levai pour aller jeter un coup d'œil sur la lettre, restée sur le bureau de mon père. — Il se peut que ce soit un faux ! dit Taverner, comme s'il avouait un dernier espoir. Le paternel admit que c'était possible. — Mais je ne le crois guère, ajouta-t-il, et je pense que nous devons accepter la situation telle qu'elle est. Le vieux Leonidès se préparait à tirer son fils du pétrin, une chose qui lui était plus facile qu'elle ne le sera à l'intéressé, maintenant que son père est mort. On commence à savoir qu'il n'y a pas de testament, de sorte que l'on ne peut préciser ce que sera la part de Roger. On ne sera fixé que plus tard et, dans l'état actuel des choses, le krach ne peut pas ne pas avoir lieu. Il faut en prendre son parti, Taverner, Leonidès et sa femme n'avaient aucune raison de faire disparaître le bonhomme. Au contraire... Il s'interrompit, répétant ces deux derniers mots, comme si une idée toute nouvelle venait de se présenter à son esprit. Parlant très lentement, il reprit : — Si Aristide Leonidès avait vécu encore un peu, ne fût-ce que vingt-quatre heures, Roger aurait été tiré d'affaire. Mais ces vingt-quatre heures il ne les a pas eues. Il est mort dans l'heure, ou à peu près. — Vous croyez, demanda Taverner, que quelqu'un, dans la maison, souhaitait que Roger fît la culbute ? Quelqu'un qui y aurait trouvé son compte ? Ça me paraît peu vraisemblable. — Où en sommes-nous avec le testament ? À qui va l'argent du vieux ? — Vous connaissez les hommes de loi ! répondit Taverner. Impossible de leur extraire un renseignement précis ! Il y a un testament antérieur, qui remonte à l'époque de son mariage avec la seconde Mrs Leonidès. Il lui laisse, à elle, la même somme, miss de Haviland reçoit un peu moins et le reliquat est partagé entre Philip et Roger. Je m'étais dit que, puisque l'autre testament n'était pas signé, l'ancien était valable, mais il paraît que ce n'est pas si simple que ça. Le seul fait qu'un second testament ait été rédigé rendrait le premier caduc, d'autant plus que des témoins attestent qu'il a été signé et qu'il n'y a donc aucun doute sur les intentions du défunt. Mais, finalement, il mourrait intestat que je n'en serais pas surpris. Dans ce cas-là, toute la fortune irait vraisemblablement à la veuve, ou tout au moins l'usufruit. — Si le testament a disparu, c'est donc Brenda Leonidès, qui plus que quiconque, aurait lieu de s'en féliciter ? — Sans aucun doute. Pour moi, s'il y a eu un tour de passe-passe, elle est dans le coup ! Mais diable si je savais comment elle a pu s'y prendre ! Je ne le voyais pas plus que Taverner. Je reconnais que nous nous montrions d'une stupidité incroyable. Seulement, nous ne considérions pas les choses sous l'angle convenable. (A suivre...)