Résumé de la 49e partie - Taverner est furieux d'apprendre par Charles, que Roger Leonidès et son épouse devaient filer à l'étranger... Je ne leur ai rien demandé. Je dois mes renseignements à un détective privé. — Qu'est-ce que vous me chantez là ? — Et j'ajoute que, comme dans les meilleurs romans du genre, ce détective privé laisse loin derrière lui les limiers officiels. Je crois, d'ailleurs, qu'il en sait plus encore qu'il ne m'en a confié. Taverner ouvrit la bouche pour parler et la referma sans avoir rien dit. Il avait tant de questions à poser qu'il ne savait par laquelle commencer. — Alors, dit-il enfin, Roger serait un pas grand-chose ? Je le mis au courant. Sans joie. Roger m'était sympathique et il me répugnait un peu de lancer sur lui les policiers. Evidemment, Joséphine pouvait m'avoir menti, mais j'en doutais fort. Si elle avait dit vrai, la situation prenait un aspect tout nouveau. Si Roger avait détourné les fonds de l'Associated Catering et si son père avait découvert la chose, on pouvait trouver au crime une explication. Roger quitte l'Angleterre avant que la vérité ne fût connue. — Avant tout, dit mon père, il faut savoir comment vont les affaires de l'Associated Catering. Si c'est un krach, il sera de taille ! — Si la société est en difficulté, déclara Taverner, le problème est résolu. Le vieux Leonidès fait comparaître Roger. L'autre s'effondre et avoue. Brenda est au cinéma. Roger sort de la chambre de son père, va à la salle de bains, vide une fiole d'insuline et la remplit avec une solution d'ésérine, et le tour est joué ! À moins que sa femme ne se soit chargée de l'opération. Elle nous a raconté que, ce jour-là, en rentrant, elle est allée dans l'autre aile de la maison, soi-disant pour y chercher une pipe oubliée par son mari. Il se peut très bien qu'elle n'ait été là-bas que pour trafiquer les fioles dans la salle de bains, avant le retour de Brenda. C'est une femme qui a du sang-froid et je la vois très bien faisant ça ! J'acquiesçai. — Je la vois même dans ce rôle-là beaucoup mieux que son mari, reprit Taverner. En outre, Roger Leonidès n'aurait sans doute pas pensé à l'ésérine. Le poison, c'est un truc de femme ! — Des empoisonneurs, il y en a eu ! dit mon père. Et beaucoup. — D'accord ! Mais ils n'étaient pas construits comme Roger. — Et croyez-vous que Pritchard ressemblait à un empoisonneur ? — Alors, disons qu'ils étaient dans le coup tous les deux... — Et ayons l'œil tout spécialement sur lady Macbeth ! ajouta mon père, tandis que Taverner s'en allait vers la porte. L'inspecteur parti, le «pater» se tourna vers moi. — Cette dernière comparaison te semble bonne ? Je revis la gracieuse silhouette de Clemency Leonidès. — Pas tellement ! dis-je. Lady Macbeth était l'avidité personnifiée. Je ne crois pas que Clemency Leonidès soit âpre.(A suivre...)