Résumé de la 1re partie - A la naissance de leur sœur, les 12 frères – sachant qu'ils devaient mourir – choisissent de quitter le château... Ils allèrent donc dans la forêt, et tuèrent des lièvres, des chevreuils sauvages, des oiseaux et des pigeons ; puis ils les rapportèrent à Benjamin qui dut les préparer et les faire cuire pour apaiser la faim commune. C'est ainsi qu'ils vécurent pendant dix années dans la forêt ; et ce temps leur parut court. Cependant, la jeune fille que la mère avait mise au monde était devenue grande, sa beauté était remarquable et elle avait sur le front une étoile d'or. Un jour que se faisait la grande lessive, elle remarqua parmi le linge douze chemises d'homme, et demanda à sa mère : — A qui appartiennent ces douze chemises, car elles sont beaucoup trop petites pour mon père ? La reine lui répondit avec un soupir : — Chère enfant, elles appartiennent à tes douze frères. La jeune fille reprit : — Où sont donc mes douze frères ? je n'en ai jamais entendu parler. La reine répondit : — Où ils sont ! Dieu Seul le sait : ils errent par le monde. Alors, entraînant avec elle la jeune fille, elle ouvrit la chambre mystérieuse et lui montra les douze cercueils, avec leurs copeaux et leurs coussins funèbres. — Ces cercueils, lui dit-elle, étaient destinés à tes frères ; mais ils se sont échappés de la maison avant ta naissance. Et elle lui raconta tout ce qui s'était passé. Alors la jeune fille lui dit : — Ne pleure pas, chère mère, je veux aller à la recherche de mes frères. Elle prit donc les douze chemises, et se dirigea juste au milieu de la forêt. Elle marcha tout le jour, et arriva vers le soir à la pauvre cabane. Elle y entra et trouva un jeune garçon, qui lui dit : — D'où venez-vous, et où allez-vous ? Ce à quoi elle répondit : — Je suis la fille d'un roi, je cherche mes douze frères et je veux absolument les trouver. Et elle lui montra les douze chemises qui leur appartenaient. Benjamin vit bien alors que la jeune fille était sa sœur ; il lui dit : — Je suis Benjamin, le plus jeune de tes frères. Et elle se mit à pleurer de joie, et Benjamin aussi ; et ils s'embrassèrent avec une grande tendresse. Benjamin se prit à dire tout à coup : — Chère sœur, je dois te prévenir que nous avons fait le serment de tuer toutes les jeunes filles que nous rencontrerons. Elle répondit : — Je mourrai volontiers, si ma mort peut rendre à mes frères ce qu'ils ont perdu. — Non, reprit Benjamin, tu ne dois pas mourir ; place-toi derrière cette cuve jusqu'à l'arrivée de mes onze frères, et je les aurai bientôt mis d'accord avec moi. (A suivre...)