Piqûres - La Snvi a fermé ses portes jusqu'à dimanche prochain suite à une invasion de moustiques ravageurs d'origine encore inconnue. Cette invasion s'est même propagée vers d'autres unités industrielles de la zone de Rouiba pour atteindre la commune limitrophe de Réghaïa. L'invasion a provoqué la panique parmi les travailleurs de la SNVI qui se sont rendus en masse aux urgences médicales de l'hôpital de Rouiba pour s'y faire soigner. Ils étaient plus de 600 travailleurs à se bousculer dans les locaux des urgences de l'hôpital. «Certains souffrent de fièvre et de démangeaisons sur plusieurs parties du corps». En nous rendant sur les lieux, nous avons constaté que la plupart des travailleurs présentent des signes rougeâtres, notamment au niveau du visage, et certaines jeunes femmes ont perdu connaissance. Selon un médecin des services d'hygiène de l'APC de Rouiba, «les campagnes de démoustication devaient être entamées durant le printemps et non en saison estivale», car , selon notre interlocuteur, «c'est au printemps que les moustiques se reproduisent dans les oueds et autres bourbiers de la région. En outre, les services d'hygiène de l'APC de Rouiba au même titre que ceux de l'APC de Réghaïa reçoivent quotidiennement des dizaines de lettres de citoyens se plaignant de la prolifération des moustiques. «A partir de ces données et sur recommandations du premier magistrat de la commune, l'APC a entamé des enquêtes et des opérations de démoustication», nous dit-on au niveau du bureau d'hygiène de la plus riche commune du pays. Nous avons tenté de prendre attache avec le P/APC de Rouiba, en vain. Il était absent lors de notre passage. Toutefois, selon un élu local, «l'APC avait pris le soin d'alerter les services concernés par la gestion de la zone industrielle», nous dit-il. En attendant les résultats de l'enquête préliminaire déclenchée par l'APC pour déterminer l'origine de ces myriades de moustiques, les langues des citoyens se délient. Ils pensent qu'un oued se trouvant à proximité de la zone industrielle serait à l'origine de la prolifération de ces insectes. D'autres précisent que le non-respect de l'hygiène notamment par des entités industrielles émettant des déchets toxiques, serait aussi à l'origine de la reproduction des moustiques d'un genre inconnu jusqu'ici chez nous ? Selon une source syndicale, «plus de 600 travailleurs de la SNVI et des entreprises limitrophes ont été admis aux services des urgences pour recevoir les soins appropriés. Certains d'entre eux ont été hospitalisés et plus d'une centaine est déjà en arrêt de travail, affirme notre source syndicale qui évoque l'éventualité de fermeture du complexe de la SNVI pour plusieurs jours encore, si la situation persiste». «Le ministère de la Santé a été alerté et une opération de démoustication a été déclenchée avant-hier, mais elle n'a rien donné, indique un autre responsable syndical. Les bestioles sont toujours présentes, dans les ateliers, dans les bureaux et partout au niveau des entreprises situées dans la zone industrielle de Rouiba et à un degré moindre à Réghaïa. Aujourd'hui (ndlr : hier) on a eu encore une centaine de cas, affirme un responsable de l'unité carrosserie qui précise que les essaims de moustiques se sont attaqués hier à d'autres unités de la zone industrielle. De grande taille et de couleur jaune Plusieurs versions sont avancées pour lever l'énigme de cette invasion de moustiques ravageurs d'origine encore inconnue. Les travailleurs piqués parlent d'un moustique de très grande taille de couleur jaunâtre que tous les produits insecticides ordinaires utilisés n'ont pu neutraliser ou éliminer. Même l'entreprise Hurbal spécialisée dans la lutte anti-vectorielle a lancé une opération de démoustication qui s'est avérée vaine. Les bestioles sont toujours présentes, dans les ateliers, dans les bureaux et partout au niveau des entreprises des zones industrielles de Rouiba et Réghaïa. Des équipes spécialisées composées d'experts en épidémiologie qui s'occupent également de l'opération de la démoustication des compartiments affectés du complexe peinent à éliminer ces insectes qui se sont avérés résistant aux pesticides existants. Selon les premières informations, ce gros moustique de couleur jaune serait originaire d'Afrique subsaharienne ou d'Asie centrale. C'est un moustique jamais vu en Algérie. La grande question est de savoir comment il est arrivé à Rouiba. Dans des containers ? Probablement. Une enquête devrait être diligentée dans ce sens.