Vu l'alerte générale qui a été donnée au niveau de la zone industrielle de Rouiba, le ministère de la Santé n'a pas tardé à réagir. Selon nos sources, le département ministériel d'Abdelaziz Ziari vient de demander une enquête épidémiologique pour connaître l'origine de ce prédateur qui continue à faire des victimes parmi les travailleurs de cette zone. Les moustiques imposent un arrêt de travail de deux jours, aujourd'hui et demain, aux 6 000 travailleurs de la SNVI de Rouiba. Terrorisés par ces prédateurs qui ont déjà “envoyé" en l'espace de deux jours 500 de leurs collègues aux services des urgences, dont 20 ont été admis hier aux services de l'hôpital d'El-Kettar, les ouvriers de la Sonacome ne veulent plus recourir de risque. “Evidemment nous allons rattraper ces journées, mais la santé des travailleurs passe avant tout", nous dira un responsable syndical qui qualifie cette situation de phénoménale. Hier encore, cinq jeunes étudiantes établies dans un institut jouxtant la SNVI et qui ont été piquées par ces insectes, ont été admises aux urgences de l'hôpital de Rouiba. Selon une source hospitalière, les jeunes femmes, dont deux se sont évanouies, présentaient des traces rougeâtres sur leur visage et souffrent de maux de tête. Dans la journée, ce sont des éléments de la Garde républicaine de Rouiba et des ouvriers d'Anabib qui ont reçu des soins après avoir été piqués par des moustiques. Les attaques, qui se sont multipliées hier après-midi, se sont propagées aux Iris de Réghaïa où plusieurs personnes touchées ont dû consulter un médecin. C'est dire que la situation est devenue compliquée pour les autorités sanitaires qui n'arrivent pas à maîtriser cette invasion jamais constatée dans une ville algérienne.En attendant les résultats de l'enquête déclenchée par les services sanitaires, aucune explication n'a été encore donnée sur l'origine et le lieu de prolifération de ces bestioles. Certains parlent de l'oued Lebiar, rivière des puits, qui longe les unités de la SNVI et qui pourrait servir de réservoir de production à ces bestioles, alors que d'autres pointent carrément du doigt certaines unités installées dans la zone qui jettent leurs déchets toxiques dans la nature d'une manière anarchique. Mais une chose est sûre, ces moustiques se sont développés dans des eaux stagnantes ou dans des eaux usées ou encore dans des décharges sauvages situées sur les lieux de l'invasion soit au niveau de la zone industrielle. Contacté, hier, le maire de Rouiba, M. Lakrouz Merzoug, a confirmé de nombreuses plaintes reçues dans son bureau au sujet de ces “attaques" qu'il a qualifiées d'inattendues et singulières. “C'est la première fois que cela arrive et nous avons aussitôt envoyé une équipe de notre bureau d'hygiène pour s'enquérir de la situation", a affirmé le maire, précisant que ses services ont toujours organisé régulièrement des opérations de démoustication. M. T.