Contacts - Lakhdar Brahimi a rencontré ce matin le Président Bachar al-Assad. «La crise est dangereuse, elle s'aggrave et elle représente une menace pour le peuple syrien, pour la région et pour le monde», a déclaré le médiateur aux journalistes dans un hôtel de Damas, après un entretien avec le chef d'Etat syrien. «Nous allons faire de notre mieux pour aller de l'avant et pour mettre tous nos efforts et nos possibilités en vue d'aider le peuple syrien», a encore ajouté l'émissaire. Il a précisé que «le gouvernement syrien a promis d'aider le bureau (du médiateur) à Damas pour qu'il mène à bien son travail». Ce bureau sera dirigé par le diplomate Mokhtar Lamani. «Nous allons être en contact avec les pays qui ont des intérêts et une influence sur le dossier syrien», a signalé M. Brahimi. Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et les pays du Golfe ainsi que la Turquie réclament le départ du président Assad, alors que l'Iran, la Russie et la Chine, alliés de Damas, sont favorables à une transition politique sans appeler au départ de M. Assad. La veille, Lakhdar Brahimi a rencontré à Damas des membres de l'opposition tolérée par le régime. «Le nouveau médiateur international va améliorer» le plan de paix de son prédécesseur Kofi Annan pour le rendre plus opérationnel», ont indiqué à Damas des membres de l'opposition tolérée par le régime. «Le plan Annan sera amélioré. Il y aura des idées et des mesures nouvelles car la crise en Syrie ne trouvera de solution que par un compromis arabe, régional et international», a affirmé Hassan Abdel Azim, porte-parole du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), qui regroupe des partis nationalistes arabes, kurdes, socialistes et marxistes. «Nous avons dit à M. Brahimi, mandaté par la Ligue arabe et l'ONU, notre soutien à ses efforts pour régler la crise, en faisant cesser la violence et les tueries, en assurant les soins médicaux (aux blessés) et en libérant les détenus politiques, et ce en prévision d'une étape transitoire» conformément à l'accord de Genève conclu fin juin. Cet accord fixe des principes pour la transition en Syrie, mais sans appeler au départ du président Assad. Pour rappel, lors d'un entretien jeudi avec M. Brahimi, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem l'a assuré de «la pleine coopération de la Syrie pour faire aboutir sa mission», selon les médias officiels. Il a jugé que «le succès de la mission de M. Brahimi dépend du sérieux de certains pays qui lui ont conféré son mandat, et de leur volonté d'empêcher d'autres pays qui abritent et arment les terroristes de le faire», faisant allusion aux rebelles.