Arrivé jeudi en Syrie, l'émissaire international a rencontré dans la soirée le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem L'émissaire onusien, arrivé jeudi en Syrie, s'est entretenu avec une délégation du Comité de coordination pour le changement (CCCND), qui regroupe des partis nationalistes arabes, kurdes, socialistes et marxistes. Le nouvel émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi devait rencontrer hier à Damas des membres de l'opposition intérieure, à la veille d'un rendez-vous avec le président Bachar Al Assad inflexible après 18 mois de conflit sanglant. Sur le terrain, où les violences ont encore fait 125 morts jeudi, l'armée pilonnait des positions rebelles à Alep, théâtre d'une bataille jugée stratégique pour l'issue du conflit. M.Brahimi, qui a débuté jeudi sa première visite en Syrie, s'est entretenu dans l'après-midi avec une délégation du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), qui regroupe des partis nationalistes arabes, kurdes, socialistes et marxistes. «Nous coopérerons (avec M.Brahimi) car la violence a atteint des niveaux (inouïs) et le peuple syrien souffre des tueries, des destructions et de l'exil», a déclaré Hassan Abdel Azim, porte-parole du CCND, toléré par le régime. A son arrivée à Damas, M.Brahimi, qui doit rencontrer M.Assad aujourd'hui, avait estimé que la crise syrienne «s'aggrave», selon des propos rapportés par l'agence officielle Sana. Lors d'un entretien avec le chef de la diplomatie Walid Mouallem, jeudi soir, l'émissaire, qui a succédé le 1er septembre à Kofi Annan, démissionnaire, a souligné qu'il «n'épargnera aucun effort pour trouver une solution». M.Mouallem l'a assuré de son côté de «la pleine coopération de la Syrie pour faire aboutir sa mission», selon Sana. Le ministre a jugé que toute initiative pour régler la crise devait tenir compte de «l'intérêt du peuple syrien et de sa décision libre loin de toute intervention étrangère». Pour M.Mouallem, «malgré la difficulté, le succès de la mission de M.Brahimi dépend du sérieux de certains pays qui lui ont conféré son mandat, et de leur volonté d'empêcher d'autres pays qui abritent et arment les terroristes de le faire». A Alep (nord), théâtre de combats incessants depuis huit semaines, les rebelles continuaient d'opposer une forte résistance à l'armée, malgré les bombardements de leurs bastions notamment le quartier de Midane. Ce quartier est considéré comme stratégique car il ouvre l'accès à la principale place de la deuxième ville syrienne. A Damas, où M.Brahimi mène ses entretiens, trois importantes déflagrations ont été entendues dans la matinée, selon des habitants, qui ont précisé que des hélicoptères survolaient la capitale. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a estimé hier que le régime de Bachar Al Assad s'approchait de sa «fin inévitable». «Nous devons dire non à ce drame, ne pas permettre aux flammes de s'emparer de la région entière ́ ́, a-t-il martelé. Il a souligné que le régime syrien était «dictatorial» et affirmé que «l'unique objectif (de la communauté internationale) est de faire en sorte que la Syrie devienne démocratique, dans le respect de son intégrité territoriale». La veille, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague avait aussi jugé que le régime Assad était «condamné». Alors que les rebelles ont réclamé à plusieurs reprises à la communauté internationale des armes, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a affirmé que «la France ne fournit pas et ne fournira pas d'armes à l'opposition syrienne». Il a également jugé irréaliste la création de «zones d'exclusion aérienne» sur tout ou partie de la Syrie, comme le réclament des opposants syriens.