Discussions - Les chefs d'état-major de la Cedéao se sont réunis vendredi et samedi à Abidjan, pour examiner les conditions de déploiement d'une force au Mali, après la demande d'aide des autorités maliennes de transition. Quant aux propositions des militaires, elles seront étudiées demain lundi, lors d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la CEDEAO, qui se tiendra également à Abidjan. «Nous avons exprimé à travers ces propositions notre détermination à exécuter la mission qui nous a été confiée afin d'aider le Mali et le peuple maliens dans la reconquête du nord du territoire occupé», a déclaré hier samedi, le général Soumaïla Bakayoko, chef d'état-major de l'armée ivoirienne. Lors de leur précédente réunion, le 13 août dernier à Bamako, ils avaient prévu une action en deux phases, dont la première consistait à sécuriser à Bamako le régime de transition. Mais dans sa demande d'aide adressée à la CEDEAO, Dioncounda Traoré, prend soin de préciser que «le déploiement de forces militaires combattantes est sans objet» à Bamako, conformément au vœu exprimé à plusieurs reprises par l'armée et l'ex-junte militaire. Les autorités maliennes ont aussi indiqué qu'elles ne voulaient pas que des troupes ouest-africaines combattent les islamistes, mais qu'elles apportent un soutien logistique et aérien, ainsi qu'une participation au maintien de l'ordre, une fois les villes du Nord reconquises. «Personne ne cherche à se substituer aux Maliens, les premiers concernés. La CEDEAO ne fait qu'accompagner le pays frère», a assuré samedi Ally Coulibaly, ministre ivoirien de l'Intégration africaine, dans le quotidien Fraternité matin. Pour sa part, le président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo avait été clair à ce propos. «Les pays d'Afrique de l'Ouest demandent plus de cohérence politique et militaire avec Bamako avant toute intervention militaire pour reconquérir le Nord-Mali. Il est évident que le succès d'une intervention de la CEDEAO au Mali nécessite qu'il y ait une certaine cohérence et sur le plan politique et sur le plan militaire entre la CEDEAO et les autorités de Bamako», avait-il déclaré jeudi à Ouagadougou. «Je pense qu'il faut que les choses soient claires pour que nous puissions avoir une garantie de succès» avait insisté M. Ouédraogo à la sortie d'un long entretien avec le chef de l'Etat burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne. «Nous demandons également une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et il est évident que nous ne pouvons pas obtenir une résolution si nous ne précisons pas, si nous ne clarifions pas toutes les positions et c'est à ce travail que les chefs d'état-major se sont consacrés à Abidjan», avait-t-il encore souligné. Pour rappel, le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, avait officiellement saisi début septembre en cours, la CEDEAO d'une demande d'aide afin que le Mali recouvre son intégrité territoriale, alors que le Nord du pays est occupé depuis cinq mois par des groupes islamistes armés proches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui y ont imposé la charia (loi islamique).