Refus - Explosion de colère, hier, à Mizrana où les jeunes ont refusé l'implantation d'une unité de gendarmerie Des dizaines de jeunes des différents villages de la commune forestière de Mizrana, localité située à environ 25 kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, ont saccagé, hier après-midi, la caserne de gendarmerie ainsi que le local de la garde communale, sis au niveau du lieu dit Agouni Aquran, entre la Crête et Agouni Gueghrane. Les habitants qui dénoncent la construction d'une brigade dans cette commune oubliée des hommes et des autorités ont, après avoir exigé de l'entrepreneur chargé de la réalisation de la bâtisse en question d'évacuer ses engins et son matériel, commencé à démolir les murs à l'aide de masses et autres outils. Ils ont tout saccagé sur leur passage et mis le feu à la future brigade en incendiant des centaines de pneus à l'intérieur de l'édifice. Les habitants de la commune de Mizrana refusent catégoriquement l'implantation de cette structure au niveau de leur localité. La caserne de gendarmerie, dont les travaux étaient en phase d'achèvement, était censée être inaugurée le 1er novembre prochain. Notons que les services de sécurité stationnées à quelques du siège saccagé et à moins d'une encablure d'un campement militaire, ne sont pas intervenus. Quant au motif de cette action, les avis restent partagés. En effet, l'on évoque un groupuscule de jeunes qui aurait initié cette action suite à une autre action de protestation entreprise le matin même au niveau de la ville de Tigzirt, où ils ont procédé à la fermeture du siège de la daïra pour réclamer leur raccordement au réseau du téléphone mobile, et appeler les autorités locales à tenir leurs promesses en grandissant des banderoles où on pouvait lire : «Non à la marginalisation, tenez vos promesses». En outre, cette action est considérée comme un net refus de la population locale de l'implantation d'une brigade de gendarmerie sur le sol de la commune. Selon des habitants contactés hier, cette brigade n'est pas utile à la population locale qui a besoin d'infrastructures de base, à l'image d'écoles primaires, de centres de santé, d'eau et d'électricité, de routes, etc. Il faut noter que cette localité démunie compte trois bureaux de poste fermés depuis le début des années 1990. Les émeutiers se sont d'ailleurs interrogés sur l'utilité d'implanter ce genre de structure au niveau de leur commune alors que les trois communes voisines, Tigzirt, Afir et Makouda en sont dotées. Il est important de signaler que dans d'autres localités aussi, les populations contestent la réalisation de brigades de gendarmerie. Le groupement de Tizi Ouzou avait annoncé que toutes les communes en seront dotées graduellement et que 14 brigades de gendarmerie seront mises en service avant de la fin de l'année en cours à travers différentes régions de la wilaya de Tizi Ouzou. Dans plusieurs localités, notamment celles d'où les brigades ont été délocalisées suite aux sanglants événements du Printemps noir de 2001, les habitants ont manifesté leurs refus catégorique de l'implantation de brigades sur leurs sols. C'est le cas notamment de la localité Boudjima, où la population locale a refusé en 2008 l'implantation d'une structure de sécurité au niveau de la commune, alors que les habitants de la commune d'Illiltène ont, carrément détruit les fondations d'une brigade de gendarmerie qui devait être érigée au chef-lieu communal l'année dernière.