Résumé de la 2e partie - La chute a été brutale. A l'hôpital, Louis s'habitue à la présence de Maria qui s'occupe de lui comme épouse attentionnée... Tous deux s'écroulent de rire. Un autre jour, elle lui apporte tout un assortiment de bonbons. Et, sous le prétexte un peu facile de lui faire goûter le sien, Louis en profite pour l'embrasser sur la bouche. Les rescapés s'entendent à merveille ; et le côté un peu trop énergique du tempérament de Maria, loin de rebuter Louis, le séduit à présent. Finalement, ce long séjour à l'hôpital est une délectation permanente, pour l'un comme pour l'autre. En quelque sorte, des vacances amoureuses. Mais ça ne peut pas durer toujours. — Tu sors demain, je crois ? lui demande-t-elle timidement un soir. — Oui... mais j'espère que nous allons continuer à nous voir. — Je l'espère aussi. Louis se redresse dans son lit : — Maria... j'aimerais te demander en mariage. La jeune femme doit se tenir au mur pour ne pas tomber à la renverse. Louis insiste : — Tu serais d'accord ? En guise de réponse, elle se précipite sur lui et, le faisant retomber sur son lit, l'embrasse amoureusement. Le plus difficile, dit le joaillier, ça va être de trouver la bague de fiançailles. Maria éclate de rire. Un rire pur, heureux, sans rapport évident avec la plaisanterie. Et le 9 août 1965, dix mois après leur grand saut dans le vide, Louis et Maria se marient. Ils se promettent amour et fidélité. Vingt-quatre ans vont passer, émaillés de quelques peines et de nombreux bonheurs. Et puis ce sera la maladie. En juin 1989, Louis s'apprête à mourir d'un cancer généralisé. Sa femme reste à ses côtés à l'hôpital, mais ce n'est plus du tout l'atmosphère heureuse du long séjour de 1964. L'amour est toujours là, cependant, pour apaiser les souffrances. Maria se penche vers son mari à l'agonie. — Louis.., il y a une chose que je ne t'ai jamais dite. J'aimerais t'en parler aujourd'hui. — Tu crois qu'il le faut vraiment ? — Oui. Je traîne ça depuis trop longtemps. C'est à propos de ce jour où tu m'as sauvé la vie, tu te rappelles ? — Si je me rappelle... Une larme perle aux yeux de Louis. — Tu ne m'as jamais demandé pourquoi je n'avais pas ouvert mon ventral... — J'ai supposé que tu n'avais pas pu. — En fait, je n'ai pas voulu, Louis. J'espérais que tu viendrais me sauver. Le vieil homme grogne dans sa barbe : — On aurait pu se tuer. — Oui, c'était le risque. Mais il y a autre chose. — Quoi encore ? Maria prend sa respiration. Les larmes qu'elle avale l'empêchent quelques instants de parler. Elle se mouche et reprend : — Mon parachute dorsal ne s'est pas mis en torche tout seul. C'est moi qui l'avais saboté. Un long silence s'installe. Louis a les yeux fermés. Maria soudain craint le pire et se lève de sa chaise. Mais il rouvre les yeux ; il lui tient la main. Il dit enfin, simplement : — Tu as bien fait. (A suivre...)