Résumé de la 1re partie - Louis, le moniteur, constate, effaré, que le parachute de sa stagiaire, Maria, refuse de se déployer normalement... Comme chaque fois qu'un incident se produit, le cœur de Louis se serre dans sa poitrine. «Le ventral ! hurle-t-il à l'intérieur de lui-même. Vire la voilure et ouvre ton ventral ! Allez !» Mais rien ne se produit. Maria continue à tomber en chute libre, très peu freinée par la sorte de grande mèche blanche entortillée au-dessus d'elle. Comme un nageur qui sonderait, Louis pique alors du nez vers le bas en vue de se rapprocher de Maria. Le jeune femme est moins lourde que lui et se tient presque à l'horizontale, ce qui devrait permettre de réduire l'écart rapidement. De fait, Louis se rapproche de Maria. Il consulte son altimètre : 550 mètres ! Il n'y a plus une seconde à perdre. Dans leur chute libre, Louis et Maria ont dépassé les quatre autres sauteurs. Tombant à pic, Louis touche maintenant la voilure en torche de la jeune femme. Encore une seconde. Quand il parvient à sa hauteur, Maria se raccroche à lui ; elle le cramponne maintenant à bras le corps. Il déploie aussitôt son parachute, et la torche de Maria se rabat vers la terre. La jeune femme se tient fermement à son sauveur, rouvre les yeux et lève la tête : elle contemple en soufflant la corolle sphérique des immenses voiles. Louis s'active à rompre la suspente de Maria pour la libérer. C'est fait ; comme une mue inutile, la masse d'étoffe s'éloigne à la dérive. L'altimètre indique 250 mètres ; et de fait, le sol paraît tout proche. — Nous sommes presque sauvés ! crie Louis à la rescapée. Tout va bien ! Sans ouvrir les yeux, elle hoche la tête en signe d'assentiment. Mais, en fait, rien n'est gagné. Car non seulement le parachute s'est ouvert trop tard, mais en plus il est en surcharge. Les malheureux vont arriver au sol à une vitesse extrême : soixante kilomètres à l'heure, peut être soixante-dix... Leur seule chance, ce sera d'atterrir en terrain meuble, au milieu d'un champ labouré. A quelques mètres du sol, Maria s'éloigne de Louis pour limiter l'impact. C'est un choc violent, inouï et très douloureux. Tandis que les voiles retombent gracieusement sur la terre, Louis s'évanouit. Maria, quant à elle, tente de se relever, mais elle ne peut pas : elle s'est fracturé une jambe. Les blessures de Louis Gerstein sont beaucoup plus sérieuses : fractures des deux jambes, tassement de vertèbres et traumatisme crânien. A l'hôpital, Maria s'occupe de lui comme une épouse attentionnée. Bien qu'elle marche difficilement avec son plâtre elle se démène pour lui trouver tout ce qu'il demande et l'assister au moindre mouvement. — Vous m'avez sauvé la vie, lui a-t-elle dit quand il s'est réveillé après l'intervention. Et il a répondu : — Je crois que nous pouvons nous tutoyer, pas vrai ? Les jours passent, pendant lesquels Louis s'habitue à la présence de Maria, à ses soins, à sa tendresse. La jeune femme est la reine des cadeaux. Un jour, elle lui apporte un poisson rouge, dont il ne veut pas. — Qu'est ce que je vais en faire ? demande-t-elle, dépitée. Eh bien... mange-le, réplique Louis. Farci, c'est peut-être bon. (A suivre...)