Constat - Après une dizaine de jours de grande affluence, la 17e édition du salon international du livre d'Alger a baissé rideau, au Palais des expositions des Pins maritimes. S'exprimant sur ce 17e SILA, Samira Bendris du stand de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, a dit : «Nous sommes contents de revenir à la Safex, mais il fallait faire un effort pour que le confort soit meilleur au moins pour la climatisation.Nous avons étouffé.» Les nombreux exposants ont en effet souffert de la chaleur. Interrogée sur le moment fort de ce rendez-vous, elle a répondu : «Le point positif est que le salon a drainé beaucoup de monde. Cela démontre que les gens s'intéressent de plus en plus au livre. Mais il y a une chose que je déplore, c'est que les visiteurs se sont précipités sur les livres importés, alors que la production locale a été boudée. Quand on voit beaucoup de personnes acheter des livres importés qui sont quand même chers et qu'ils trouvent que les livres algériens le sont davantage, là, je vois une aberration quelque part. " Quant à savoir si le salon a connu une amélioration, Samira Bendris a souligné qu'elle «est tout à fait minime parce que, malheureusement, nous ne tirons pas de leçon de nos erreurs, même si nous en avons relevé certaines, rien n'a été fait pour les corriger. Ce qui est désolant, c'est que nous avons les moyens de faire mieux, mais nous n'y parvenons toujours pas». Toutefois, Samira Bendris s'est montrée satisfaite quant au professionnalisme qui gagne certains éditeurs. «Les éditeurs, eux-mêmes, commencent à se professionnaliser un peu plus, je ne parle pas du contenu éditorial, mais plutôt de la manière dont certains exposants ont aménagé leur stand. Certains ont disposé de scénographie. Il y a une gentille petite émulation entre les éditeurs qui voudraient faire mieux que le voisin, et c'est tant mieux. Je ne sais pas d'ailleurs s'il y a un prix pour le meilleur stand au salon. Ce serait bien qu'il y en ait un à titre d'encouragement.Par ailleurs, Samia Chikh, des éditions APIC, s'est dit impressionnée par l'afflux des visiteurs à ce 17e SILA. «Le public était présent en force, il y a eu beaucoup de jeunes. Cela vient contredire l'idée que les jeunes ne s'intéressent pas à la lecture. On a également constaté que parmi les visiteurs, il y avait beaucoup de femmes. Des lecteurs viennent spécialement à la rencontre de leurs auteurs.» «Les gens finalement ont acheté, malgré la rentrée scolaire, le ramadan et l'Aïd. A la lumière de ce constat, les éditeurs peuvent dire que les gens consacrent un budget pour l'achat de livres.» Les éditions APIC ont participé au Salon international du livre dès l'année 2003, et depuis les choses ont beaucoup changé. Et dans certains cas, elles se sont améliorées. «Notre première participation remonte à 2003, et à ce jour, nous pouvons dire qu'il y a eu beaucoup plus d'éditeurs, beaucoup plus de livres. Je pense que depuis quelques années les éditeurs font un effort dans la fabrication du livre : les livres sont de meilleure qualité. Je constate également qu'il y a une spécialisation des maisons d'édition dans des créneaux bien précis, il y a une ligne éditoriale qui est en train de se faire et d'être visible, contrairement à d'autres maisons d'édition qui font, à mon avis, du n'importe quoi.» - Samia Chikh regrette qu'«il n'y ait pas une journée où se rencontrent les professionnels du livre (libraires, éditeurs, institutions, à savoir bibliothèques, universités...). Là, c'est une lacune à combler au niveau de l'organisation.» Abondant dans le même sens, Samira Bendris dira : «Je déplore aussi l'absence de rencontre avec les professionnels algériens et étrangers du livre. On ne peut pas dire que le salon soit un lieu vraiment professionnel, un lieu dans lequel les professionnels pourraient se rencontrer pour éventuellement l'achat de droits. Je n'en ai pas vu, sauf s'il y a eu des choses qui se sont faites en catimini. Je regrette vraiment l'absence d'échange d'expériences dans le domaine des métiers du livre. J'aurais aimé une rencontre où il y aurait eu des possibilités d'achat ou de vente des droits d'auteurs. Je voudrais aussi encourager la vente des droits algériens aux Français. Je me demande pourquoi, c'est toujours l'inverse qui se fait. C'est malheureux de trouver des auteurs algériens qui écrivent et éditent là-bas, et que leurs droits ne sont pas achetés. Les éditeurs généralement sont réticents, ils préfèrent importer le livre plutôt que d'acheter les droits et de l'éditer ici. Ce n'est pas logique.»