Constat n Cette année, la 14e édition du Salon international du livre d'Alger connaît une affluence plus importante, peut-être, que les fois précédentes. Le chapiteau qui abrite ce salon depuis le 28 octobre et ce, jusqu'au 6 novembre, est bondé... Une foule compacte et impressionnante. Les gens y affluent massivement, par groupe ou en famille. Déjà à l'entrée, ça se bouscule. Il faut voir pour croire. A l'intérieur, sous le chapiteau qui s'étend sur une superficie de 10 000 m2, c'est une véritable fourmilière. C'est un véritable embouteillage humain. Là où il y a le livre, il y a assurément concentration de gens. Et de lecteurs potentiels, voire d'acquéreurs. Les stands sont bien approvisionnés et fortement fréquentés. Le stand Dar El-Farabi fait une réduction de 20% pour les livres spécialisés. Un livre de droit coûte en moyenne 1 800 DA. Le représentant commercial de ce stand impute la cherté des livres à l'assurance du transport des marchandises et nous renvoie aux nouvelles procédures de transaction relatives à la loi de finances complémentaire qui ont changé. Côté Sédia, des livres peuvent coûter jusqu'à 1 000 DA, celui d'Anouar Benmalek ‘Le Rapt' et celui de Azouz Begag, ‘Dites-moi bonjour' sont cédés à 700 DA Côté chihab, les prix sont abordables. Au stand Gallimard, une maison habituée du salon, l'enthousiasme est aussi grand et perceptible que dans les autres stands. On peut y constater une forte affluence d'acheteurs. On y trouve des livres de poche Folio, une pléiade, des beaux livres, des classiques indémodables et d'autres ouvrages ayant fait la rentrée littéraire en France, notamment le célèbre ‘Trois femmes puissantes' de Marie Ndiaye, au prix de 1 960 DA. Ainsi, l'affluence en grand nombre de visiteurs au salon témoigne, à coup sûr, de l'importance du livre, quel que soit, parfois, son prix. Les réductions vont de 10 à 50%. «Malgré ces réductions, les prix des livres restent chers par rapport au pouvoir d'achat du citoyen algérien», a relevé un responsable des éditions Alpha. Car, a-t-il, expliqué, «le papier à lui seul représente 80% du prix du livre». Il a, ensuite, appelé les pouvoirs publics à réduire, à un niveau symbolique, la taxe du papier destiné au livre pour faire baisser les prix et encourager la lecture. Ainsi, et en dépit des remises proposées par les exposants, le livre, surtout les dictionnaires illustrés, les encyclopédies et les ouvrages spécialisés, coûtent toujours trop cher par rapport au pouvoir d'achat, surtout pour les boursiers, c'est-à-dire les étudiants rencontrés qui, tous, s'accordent à dire que le livre reste toujours hors de leur portée. Même si, de leur côté, les exposants estiment que les livres proposés à l'occasion du salon demeurent une aubaine pour les amateurs du livre, tous genres confondus. n Le salon est animé. C'est un véritable rush, et cela malgré son transfert de la Safex à l'esplanade du 5-Juillet. Ainsi, une responsable des éditions Chihab dira : «L'afflux du public est important. Et même si le lieu a changé, ce que nous appréhendions un peu parce que nous pensions que les visiteurs auraient du mal à se déplacer puisqu'ils étaient habitués à la Safex, il se trouve que, dès le premier jour, ils étaient là, comme chaque année au rendez-vous. Il y a vraiment foule, c'est impressionnant.» De nombreux autres exposants, interrogés, n'ont pas trouvé d'inconvénient quant à la délocalisation de la 14e édition du Sila, même s'ils se plaignent, toutefois de l'humidité qui prévaut et qui, ont-ils dit, «peut altérer l'état des livres exposés». Ainsi, une responsable des éditions Apic, membre également de l'organisation, soulignera : «Il est vrai qu'il y a quelques détails à régler, à savoir l'humidité, mais il ne faut pas perdre de vue l'engouement constaté des gens pour le livre.» Et d'ajouter : «Il y a quand même un monde fou, une foule impressionnante. Cela signifie que l'intérêt y est. Il y a des invités, auteurs comme éditeurs, qui ont fait des salons à New York, à Paris, et qui, en venant à Alger, sont surpris de la fréquentation du salon. Ils disent : «On n'a jamais vu ça nulle part ailleurs. Cela redonne espoir à la profession. » Ainsi, chaque jour, les visiteurs affluent en grand nombre au salon. «Ils sont partout : dans les stands aussi bien de livres arabes que de livres africains et autres. Et cela fait plaisir et nous donne le courage de continuer en tant qu'éditeur», conclut-elle.