C'est le chiffre qu'a donné le Premier ministre, hier, devant les députés, précisant que 712 personnes ont été condamnées dans le cadre de ces affaires. Abdelmalek Sellal, qui défendait à l'APN son plan d'action, a affirmé la détermination du gouvernement à renforcer l'Office national de lutte contre la corruption, en le dotant des moyens nécessaires. Abdelmalek Sellal, qui répondait, hier, aux interventions et aux questionnements des députés de l'APN autour du plan d'action du gouvernement, a relevé que durant le premier semestre de l'année en cours, 510 affaires liées à la corruption ont été traitées et 712 individus ont été condamnés. Au cours de son intervention, le premier ministre a exprimé la «volonté» du gouvernement de conforter l'action de l'Office national de lutte contre la corruption, en le dotant des moyens nécessaires à l'accomplissement de sa mission de manière à «freiner définitivement la progression de ce mal qui ronge la société». Dans ce contexte, le ministre de la justice a indiqué, à l'issue de la séance plénière consacrée aux réponses du Premier ministre, que l'office doit aujourd'hui «entamer sa mission et accomplir son rôle conformément aux prérogatives qui lui ont été attribuées par la loi», soulignant que le premier axe à adopter dans la lutte contre la corruption consiste «à conférer davantage de transparence à la relation des institutions de l'Etat avec les citoyens». Invité à donner des explications sur son intervention lors de la séance d'ouverture de la dernière réunion du Haut-Conseil de la magistrature concernant les pressions subies par les magistrats dans le cadre de la lutte contre la corruption, le ministre a répondu que «les pressions, le mot, il faut le juger à sa juste valeur, il ne s'agit pas d'un magistrat qui est acculé dans un coin du ring et qui subit des pressions de la part d'une force quelconque». Selon lui, les pressions «sont diffuses et multiformes, les réformes jusque-là ont donné des garanties, le statut de magistrat, les conditions matérielles les mettent à l'abri de toute pression de quelque forme qu'elle soit ». «On cherche à renforcer encore plus les garanties offertes aux juges, sur le plan de la carrière et de la protection juridique», a-t-il dit. Dans son allocution d'ouverture des travaux du Conseil de la magistrature le 16 septembre dernier, Mohamed Charfi avait affirmé que «si la revendication légitime de la société est l'application rigoureuse de la loi par le juge contre les auteurs de corruption, il convient aussi de mettre les cadres intègres engagés dans la lutte contre la corruption à l'abri des pressions multiformes qui peuvent les viser dans le but de les décourager». «La lutte contre la corruption n'aura de sens que si la Justice est à l'abri de ce fléau qui constitue la principale cause d'atteinte au plein exercice de la citoyenneté», soulignait le ministre pour qui «la lutte contre la corruption ne doit pas consister en des campagnes ponctuelles, car l'action judiciaire exige la pondération, conformément à la volonté des autorités suprêmes du pays».