Discours - Ils s'affrontent ce soir au premier des trois débats présidentiels à Denver (Colorado, ouest). L'économie et l'emploi occuperont l'essentiel de la rencontre de 90 minutes, à partir de 19H00 locale (01h 00 GMT jeudi). Plus de 50 millions de téléspectateurs devraient la suivre. Barack Obama arrivera sur scène en position de force, avec une avance nette dans les sondages. La dernière enquête de l'institut Gallup lui accorde 50% des intentions de vote contre 44% pour Mitt Romney, un écart supérieur à la marge d'erreur. Le président, orateur plus à l'aise dans les grands discours que dans les face-à-face, a passé lundi et mardi dans un hôtel du Nevada (ouest) à dépoussiérer ses talents de débatteur, exercés pour la dernière fois en octobre 2008 avant son élection, face à John McCain. Nul doute qu'il exploitera la vidéo volée, filmée en mai dernier et diffusée en septembre, dans laquelle Mitt Romney confie à des donateurs de sa campagne qu'il n'a «pas à se préoccuper» des 47% d'Américains qui ne paient pas d'impôts, les qualifiant de «victimes» dépendantes de l'Etat et irrémédiablement acquises au candidat démocrate. Les feuilles d'impôts du millionnaire Mitt Romney pourraient aussi s'introduire dans le débat, après la publication hier mardi par le New York Times d'une enquête sur les dispositifs fiscaux utilisés par Bain Capital dans les îles Caïman et qui auraient permis au candidat, ancien patron de l'entreprise, de payer moins d'impôts. Pour Mitt Romney, la rencontre diffusée sur toutes les grandes chaînes américaines offre une tribune exceptionnelle pour renverser la tendance, à moins de cinq semaines du scrutin du 6 novembre. «Nous ne pouvons pas nous permettre quatre années supplémentaires comme les quatre années passées» est la formule centrale de Mitt Romney, martelée lundi dernier lors d'un dernier discours prononcé avant que le candidat ne s'enferme dans un hôtel du centre de Denver pour se préparer au duel. L'argument d'incompétence du président sur le front de l'emploi a perdu de sa force ces derniers mois, avec un chômage toujours haut, à 8,1% en août, mais qui a fortement diminué depuis le pic de la crise dans plusieurs Etats clés comme l'Ohio (nord). Mitt Romney a donc accentué depuis plusieurs jours ses attaques sur la politique étrangère de Barack Obama, accusé de passivité face aux récentes attaques anti-américaines dans le monde arabe ou sur le dossier du nucléaire iranien. Communicant discipliné, Mitt Romney devrait marteler que l'élection offre un «choix» clair aux électeurs entre deux avenirs radicalement divergents, l'un d'assistanat, l'autre d'opportunités économiques. «La phrase malheureuse du vice-président Joe Biden, mardi, pourrait l'aider: en Caroline du Nord, il a affirmé mardi (avant de se corriger plus tard) que la classe moyenne américaine avait été «dévastée ces quatre dernières années» soit, ont relevé ses adversaires avec délectation, depuis que le président Barack Obama et lui-même sont au pouvoir.