Le rouleau compresseur républicain Mitt Romney devait se rapprocher un peu plus de l'investiture de son parti pour la présidentielle de novembre mardi soir, en empochant au Texas (sud) les délégués qui lui manquent encore pour être assuré d'être sacré. Il faut 1.144 délégués sur 2.286 pour décrocher le sésame de l'investiture républicaine, afin d'aller affronter le président Barack Obama à l'élection du 6 novembre et Mitt Romney atteindra définitivement ce "chiffre magique" mardi soir lors de la primaire du Texas, au terme de cinq long mois de campagne acharnée contre ses adversaires républicains. M. Romney, dont les derniers opposants se sont retirés récemment, lui laissant de fait la voie libre, sera le premier candidat de confession mormone de l'histoire américaine, réussissant là où son père George Romney avait échoué. Au cours de la primaire, la base de l'électorat républicain dominée par les évangéliques et les ultraconservateurs, a longtemps tourné le dos à l'ex-gouverneur du Massachusetts, jugé trop modéré et peu fiable sur les questions "sociales" comme l'avortement ou le mariage homosexuel. Mais grâce aux abandons successifs de ses adversaires, M. Romney a pu surmonter cet obstacle et peut désormais se tourner vers le président sortant démocrate Barack Obama face auquel il doit s'attendre à une élection des plus serrées, si l'on en croit les derniers sondages. Selon une moyenne réalisée par le site spécialisé RealClearPolitics, les deux hommes sont au coude-à-coude avec un léger avantage pour M. Obama (45,6%) face à son adversaire (43,6%). Tir de barrage du camp Obama Face à la menace d'un adversaire qui prend désormais son envol après avoir été longtemps empêtré dans une primaire difficile, le camp Obama s'est lancé ces derniers jours dans un violent tir de barrage contre M. Romney. L'équipe de M. Obama vise en particulier la carrière du républicain à la tête du fonds d'investissement Bain Capital. Dans des spots télévisés, M. Romney est dépeint comme un "vampire", un "destructeur d'emplois" ou le "contraire de Robin des Bois", sur fond d'images d'usines liquidées et d'employés licenciés. Mais les arguments musclés de l'équipe Obama ont créé le malaise chez certains de ses alliés et pourraient lui coûter des voix au sein de l'électorat centriste, opposé aux publicités négatives. De son côté, M. Romney tente de focaliser sa campagne sur l'économie et assure qu'il est mieux à même que Barack Obama de redresser l'économie américaine. Il a ainsi récemment promis, s'il est élu, de ramener à 6% le taux chômage américain qui se maintient actuellement à 8,1%. Cette promesse a immédiatement été moquée par le camp Obama qui affirme que les projections des économistes prévoient déjà une baisse du chômage à 6% dans les quatre prochaines années. Dans un spot télévisé diffusé mardi, M. Romney attaque la politique énergétique du président Obama en soulignant que l'administration de ce dernier a donné des "milliards de dollars" à des entreprises telles que Solyndra qui ont ensuite perdu ces fonds. Dans un discours prononcé mardi à Craig (Colorado, ouest), M. Romney n'a pas mentionné une seule fois la primaire du Texas et a concentré ses attaques contre M. Obama. En outre, loin du Texas, M. Romney sera mardi soir à Las Vegas (Nevada, ouest) auprès du milliardaire Donald Trump pour une réunion destinée à lever des fonds pour sa campagne. Mais s'il espère profiter de la notoriété et des dons du milliardaire, Mitt Romney pourrait aussi pâtir d'une proximité trop grande avec M. Trump, qui cherche à ressusciter une vieille polémique selon laquelle M. Obama serait né au Kenya et non à Hawaï.