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Une ville, une histoire
Khalti Bakhta
Publié dans Info Soir le 04 - 10 - 2012

Disparités - C'est ainsi que l'échelle sociale des indigènes a fini par avoir au sommet des «chrifs» c'est-à-dire des purs et en bas des «zerifs» c'est-à-dire des impurs.
Khalti Bakhta avait 60 ans dans les années 50 et en paraissait plus.
Le visage fripé et ridé, elle portait un vieux «magroune» du siècle dernier piqué, çà et là, par une pièce en métal surmontée d'une épingle à nourrice.
Elle marchait la plupart du temps pieds nus car elle avait horreur des pantoufles et des souliers.
Elle se sentait plus libre et à l'aise au contact du ciment ou du carrelage.
Elle occupait une pièce dans un grand haouch collectif d'une vingtaine de locataires dans la région du Sersou.
Malgré le poste envié de son fils Kaddour qui était employé comme cuisinier chez l'administrateur de la commune mixte, Khalti Bakhta était mal dans sa peau, vraiment mal et son regard de chien battu en disait long sur le calvaire intérieur qu'elle vivait quotidiennement.
Dans cette région agropastorale, la France, pour se maintenir, jouait à fond sur les différences entre tribus et surtout leurs divergences.
C'est ainsi que l'échelle sociale des indigènes a fini par avoir au sommet des «chrifs» c'est-à-dire des purs et en bas des «zerifs» c'est-à-dire des impurs.
On trouvait par exemple tout en haut de cette échelle les ouleds Sidi Khaled, eux-mêmes divisés en plusieurs branches tels les Amchen et les Boulefaa ils étaient suivis par les Ouled Aziz suivis eux-mêmes par les Nouassers.
Un khaldi par exemple évitait de se marier avec une fille des Ouled Aziz, et considérait cette union comme une mésalliance.
Et en bas, tout à fait en bas de cette pyramide, que restait-il ?
Les Sounaa, c'est-à-de les enfants et les petits-enfants des forgerons ou des maréchaux- ferrants, les descendants de tous ceux qui avaient eu le malheur d'avoir un père, un grand-père ou un parent qui a usiné le fer chaud.
D'ailleurs le mot «sounaa» est dérivé du générique «sinaa» qui veut dire industrie. Et il se trouve que khalti Bakhta fait partie de ces bannis. Elle était une impure.
Du reste, on l'a toujours appelée dans le haouch non pas khalti bakhta mais «Bakhta sanaa» en référence à ses origines.
Personne ne lui disait bonjour, le matin, on détournait même le visage parce qu'en tant que senaa, elle apportait, disait la tradition, le malheur.


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