C'est désormais su et admis par tous : les progrès technologiques ont leurs avantages, mais aussi leurs dangers, en particulier sur la population la plus vulnérable que sont les enfants. Des dangers dont les parents ne semblent pas suffisamment conscients. 27 % d'entre eux ne savent même pas ce que leur progéniture fait en face de l'ordinateur, selon une étude de la Gendarmerie nationale. Une étude menée par les spécialistes de la criminalité des TIC de la Gendarmerie nationale révèle que 27 % des parents ignorent ce que font leurs enfants devant un ordinateur. 5 % ont constaté qu'à travers les différents réseaux sociaux, des informations personnelles sur leurs enfants ont été demandées. Ce qui laisse penser à des réseaux de pédophiles. En outre, 23 % des enfants reconnaissent avoir transmis des données et des informations confidentielles sur leurs parents, le patrimoine familial, le lieu de travail, le nom de leur école, les heures d'entrée et de sortie. Pis encore, 27 % d'entre eux ont fréquenté des inconnus sur la Toile. Les cybercafés ne désemplissent pas. Des clients qui n'ont pas 18 ans sont mêlés aux adultes. Cela ne semble pas inquiéter outre mesure les propriétaires. Ces enfants osent même demander la Webcam. Et ils sont très habiles à la manipulation. Cette population est la plus exposée et la plus ciblée par les prédateurs de toutes sortes, relève l'étude. La Toile est un espace de tentation, un espace ludique mais aussi à risques dans lequel les enfants sont vulnérables. Ces dangers ne guettent pas les enfants seulement à l'extérieur. Mais aussi chez eux. À la maison. Ils sont 80 % à utiliser quotidiennement l'Internet. Ce chiffre est en nette progression chaque année. Les parents savent-ils ce que font leurs enfants sur l'Internet ? Officiellement ils font leurs devoirs, bien sûr. Mais ils ont tous des comptes Facebook ouverts sous des pseudos difficiles à imaginer par les parents. Ils y associent même un album photos. Cette étude menée par les spécialistes de la criminalité des technologies de l'information et de la communication de la Gendarmerie nationale note aussi que si les enfants algériens utilisent Internet, c'est une bonne chose, mais il faut les protéger. C'est pour cela que les parents et différentes associations ont bien accueilli, l'année passée, le plan d'action national qui a été mis en place. A Constantine, par exemple, une brigade de la Gendarmerie nationale spécialisée dans la protection des mineurs est opérationnelle depuis une année. Des visites surprises sont effectuées dans les lieux fréquentés par les mineurs. Dans les cybers aussi, afin de sensibiliser sur les dangers de certains sites terroristes et d'autres qui incitent à la débauche ou la consommation de la drogue. Reste le rôle des parents. C'est le plus important de tous. C'est à eux de les accompagner sur Internet et de s'intéresser à leurs activités.