Carences - A quelques kilomètres d'Alger, des écoliers subissent le calvaire de l'absence de transport, de cantine et l'insécurité. Après plusieurs kilomètres de route en quittant le centre ville de Blida pour rejoindre la wilaya de Médéa, on atteint la commune d'Ouled Slama à la sortie de la ville des Roses. Le premier signe d'un malaise social ne s'est pas fait attendre. Il s'est de lui-même offert à nos yeux. Peu avant la reprise des classes vers 12h 45, un camion en partance pour le premier village de ce lieudit est stationné devant une espèce de kiosque. Des dizaines d'écoliers se précipitent vers le véhicule qui n'est finalement que celui d'un bienfaiteur, qui, souvent, assure le transport des petits bambins à la sortie des classes. Attiré par les cliquetis de l'appareil photo de notre photographe, un petit écolier s'approche de nous. «Je souhaiterais signaler un problème que personne ne semble vouloir prendre en charge. Nous n'avons ni cantine ni transport scolaire», nous dit ce petit écolier devant l'établissement scolaire Ouled Slama N° 1. Un fait qui est aussitôt confirmé par d'autres écoliers qui ont accouru, incités par leur compagnon. Même le directeur de cet école, qui au début s'est refusé à faire toute déclaration, prétextant une autorisation préalable de sa tutelle, la direction de l'éducation. Quand il se décide de parler, il dit qu'il est impuissant devant une telle situation. «Je suis impuissant devant ce problème qui relève de la municipalité de Ouled Slama. Outre cet aspect, il y a celui de l'insécurité des enfants sur les routes. Le problème du transport en général et en particulier le transport scolaire se pose avec acuité dans cette localité. La flottille des transporteurs privés assure très mal le transport de près de 1 000 écoliers relevant des deux établissements scolaires Ouled Slama 1 et 2, dont la moitié est issue des douars avoisinants. «Outre l'insuffisance de véhicules, le confort laisse à désirer à bord de ces autobus privés. C'est un véritable calvaire que nous endurons chaque jour que Dieu fait», dit un lycéen. Ces jeunes, venant de différents hameaux, parcourent entre 3 et 4 km à pied avant d'arriver à l'arrêt de bus, afin de rejoindre leurs établissements scolaires. Le premier transport démarre à 7 heures. Entassés à 72 élèves dans un seul véhicule, certains bravent le danger en voyageant sur le marchepied d'un bus bondé d'élèves. Arrivés dans leurs établissements, ces adolescents se disent complètement «sonnés». Un autobus qui n'arrête pas de cahoter jusqu'à vous donner la nausée, un vent glacial qui vous gerce la peau, la fumée du bus rabattue par le vent dans l'habitacle... ce n'est vraisemblablement pas un voyage des plus commodes. Pas moins de 1 000 élèves entre collégiens et lycéens sont transportés dans des conditions désastreuses.