Une marche de 100 km, de Draâ Ben Kedda, 10 km à l'ouest de Tizi Ouzou jusqu'à la présidence de la République, à El-Mouradia. Tel est le pari que se sont lancé les anciens rappelés de l'ANP qui devraient entamer, leur marche cette après-midi ou demain matin. Déjà, depuis les premières heures de la matinée, les rappelés ont commencé à converger vers le stade municipal de Draâ Ben Khedda, lieu de départ de la marche. «Nous sommes déjà plusieurs dizaines et un important dispositif de sécurité a été déployé aux alentours du stade», nous a indiqué un ex-rappelé joint ce matin par téléphone. Prévue initialement à 10 h, la marche a dû être retardée. «Nous attendons l'arrivée des autres délégations des 43 wilayas ayant confirmé leur participation et nous déciderons, dans les heures à venir, si l'on doit entamer notre marche cette après-midi ou camper ici jusqu'à demain matin», ajoutera notre interlocuteur qui n'a pas caché la détermination de ses camarades à relever ce défi. Au niveau du stade, un haut gradé de la police tentait de négocier une issue avec les représentants des marcheurs tout en essayant de les convaincre de l'inutilité de cette action. Nous avons appris aussi que des marcheurs venus de nombreuses wilayas du pays ont passé la nuit à Tizi Ouozu et à Draâ Ben Khedda pour prendre part à cette action. D'ailleurs, leur nombre grossissait à vue d'œil avec l'arrivée par intermittence de grappes de marcheurs au niveau du stade de Draâ Ben Khedda. Pour rappel, 11 points sont inscrits dans la plateforme de revendications de ces anciens rappelés de l'ANP, dont le nombre dépasse les 250 000 personnes, appelés à la rescousse de la République sous la menace des groupes armés, entre la période de 1994 à 1998. Remise au ministère de la Défense, cette plateforme comprend entre autres «un statut officiel, l'accès aux soins des blessés, des handicapés, l'accès au travail et au logement et la réintégration dans les postes de travail». Le combat des anciens rappelés bouclera bientôt deux années. Bien que certains acquis aient été arrachés, l'essentiel de leurs revendications ne l'est pas encore.