Grogne - A quelques jours seulement de l'Aïd, des mouvements de protestation sont signalés aux quatre coins de la wilaya pour dénoncer le retard dans le versement des salaires. Tel est le cas notamment des employés de l'Assemblée populaire communale (APC) de Tizi Rached, 18 kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, qui sont en grève illimitée depuis jeudi dernier. Les employés protestataires réclament le versement de leur salaire dans les deux jours qui suivent ce mouvement de protestation, faute de quoi ils maintiendront leur action. Les employés dénoncent ce qu'ils qualifient de «laisser-aller». Pour sa part l'entreprise Eniem a vécu, jeudi dernier, une journée particulièrement mouvementée au niveau des ateliers de fabrication, notamment au service «Froid», où les travailleurs en colère ont improvisé une assemblée dans le restaurant de l'usine et enclenché du coup un mouvement de protestation qui a causé l'arrêt de la chaîne de production des heures durant. Les travailleurs étaient mécontents de leur fiche de paie de ce mois, qui coïncide avec la fête de l'Aïd el-Adha, en raison de la suppression de la prime dite PRC (Prime de rendement collectif). Selon les travailleurs protestataires, certains d'entre eux ont vu leur salaire ramené jusqu'à l'équivalent de celui d'un contractuel engagé par les administrations publiques dans le cadre des dispositifs d'insertion des jeunes chômeurs. Ces ouvriers, pères de famille, disent avoir des enfants à nourrir et à scolariser et avec l'Aïd, la facture est des plus onéreuses. Il est important de signaler que cette prime a été déjà attribuée, pour certains, durant le mois de congé, et c'est l'administration locale qui aurait octroyé cette prime de «rendement collectif» alors qu' il n'y a eu aucun rendement enregistré au sein de l'entreprise, les travailleurs étant en congé à ce moment-là, et parlent de «mauvais calculs». Pour sa part, le P-DG de l'entreprise a pris des mesures d'apaisement consistant en l'attribution d'une sorte d'«avance sur salaire» pour les salariés, qui serait par la suite déduite par tranches sur les salaires des prochains mois. Par ailleurs, dans un autre contexte, les employés du pôle universitaire de Tamda, 10 kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, ont enclenché depuis jeudi dernier un mouvement de protestation et décrété une grève illimitée. Cette action se veut un cri de détresse de ces travailleurs qui travaillent dans des conditions «difficiles» en raison de l'insécurité qui règne dans ce pôle isolé. Les travailleurs protestataires disent vivre, au même titre que les étudiants, dans un climat de terreur. Ils disent faire l'objet de vols et d'agressions quotidiennement de la part de quelques individus qui sèment la terreur dans le coin. Par ailleurs, ils dénoncent l'inexistence de moyens de transport au niveau de cet endroit isolé. Il ont aussi tiré la sonnette d'alarme concernant les infiltrations de quantités considérables d'eau de pluie au niveau de certains blocs qui atteignent même les étages inférieurs et qui constitueront à coup sûr un réel danger pour les fondations.