La brillante victoire de l'Algérie sur la Libye a ceci de particulier : les deux buts de la rencontre ont été inscrits par des joueurs issus du championnat national avant de s'exiler et d'aller jouer sous d'autres cieux. Soudani, enfant de l'ASO Chlef et Slimani du CRB ont tout simplement été tonitruants en marquant deux magnifiques buts de la tête. Le coach national Vahid Halilhodzic a eu l'idée lumineuse de placer ces deux attaquants de pointe à l'avant de la composition. Et la tactique fut payante, vainquant ainsi le signe indien qui a fait de l'équipe nationale un groupe quasi stérile. Ainsi la qualification historique pour la CAN-2013 a été arrachée avec brio. Mais encore une fois, il nous faut insister sur les immenses potentialités que recèle cet immense pays en talents locaux. Pour peu qu'on daigne prospecter au sein de ces nombreux clubs de l'arrière-pays. Ce succès et cette consécration continentale ne doivent pas cacher cette manie toujours en cours chez nos gérants, et qui consiste à aller chercher des footballeurs dans les pays étrangers comme si la sève sportive de l'Algérie était subitement tarie. Des sommes considérables sont chaque saison mises sur le tapis, paradoxalement, par des clubs qui se disent endettés et dont les présidents n'hésitent pas à sortir des milliards pour recruter joueurs et entraîneurs étrangers et dont la valeur n'a pas été réellement mise en relief. En témoignent les limogeages récurrents de techniciens étrangers ramenés à grands frais et qui n'ont pas réussi dans leur feuille de route. Cela pour dire qu'il faut impérativement contrôler ces flux d'importation d'éléments pour meubler nos championnats. Qui détient l'autorité absolue pour interdire aux clubs d'acheter un joueur ou un entraîneur au prix fort sans garantie de résultats ? A l'évidence nous pensons au ministère de la Jeunesse et des Sports, institution suprême habilitée à régenter et à «réguler» le football national. Mais pour l'heure la tutelle a d'autres soucis, ceux d'équilibrer un championnat ayant adopté le professionnalisme et qui continue de fonctionner avec les méthodes de l'amateurisme. Faute de moyens financiers, dit-on. Mais alors, il faudrait peut-être donner un coup de pouce à tous les clubs sans distinction comme la Sonatrach l'a fait pour quatre d'entre eux. Ou bien revenir à l'amateurisme. Celui-là qui a donné les Soudani, Slimani et consorts. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.