L'équipe nationale a-t-elle enfin trouvé les deux oiseaux rares qui ont, mieux vaut tard que jamais, débloqué son compteur buts ? La question pourrait même paraître un tant soit inopportune lorsqu'on voit avec quelle dextérité les deux dernières trouvailles de Vahid Halilhodzic ont mis fin à une longue période de disette offensive des Verts qui ont, en fait, plus souffert du choix stratégique des entraîneurs que la capacité des joueurs de mettre une balle au fond des filets adverses. C'est d'une simplicité enfantine et d'ailleurs tous les spécialistes s'accordent à dire que ce qui est le plus difficile en football, c'est de jouer simple. Encore faut-il pour cela trouver les bons ingrédients pour le faire et les éléments en mesure de le faire avec adresse et humilité. Le sélectionneur national aura eu, et cela personne ne pourra le lui contester, d'abord, ce qu'on appelle dans le jargon footballistique l'œil du maquignon pour dénicher Slimani et croire en lui jusqu'au bout au point de lui confier un poste où les concurrents pros et chevronnés pullulent même s'ils n'ont jamais justifié leur statut de titulaires de fait. C'est sans préjugé aucun que Vahid a pris son bâton de pèlerin pour aller sillonner les stades de notre championnat de football et qu'il a flashé sur un certain Islam Slimani qui avait, selon lui, tout le profil du casseur de baraques qui faisait tant défaut à une équipe d'Algérie qui, pendant une longue période, comptait ses buts sur les doigts d'une seule main. Une association de choc Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, la chance aura voulu que le coach Vahid a également décidé de mettre en confiance un autre attaquant sorti de notre championnat et qui a été l'objet tant controversé surtout au sein de son nouveau club portugais, Guimaraes. Chacun de ces deux attaquants, très portés sur le but, dans un registre très nuancé, n'ont évidemment pas tardé à conforter Halilhodzic dans son choix même si ce dernier a quelque peu tergiversé sur la nécessité absolue d'aligner Slimani et Soudani en même temps. L'expérience lui a encore donné raison même si elle a été amère face au Mali lorsqu'il a constaté qu'en situation d'isolement en pointe, Slimani était certes besogneux mais moins fructueux, car il lui manquait indéniablement un soutien, un remiseur indispensable pour lui ouvrir des brèches et le mettre ou se mettre lui-même en situation de but. Mieux encore, puisque l'association Slimani-Soudani s'est avérée un cocktail explosif comme on peut déjà le constater à travers les chiffres puisque les deux hommes ont à eux seuls inscrit sept des neufs buts de l'équipe nationale dans les trois derniers matches officiels. Et il ne fait désormais aucun doute que Vahid ne pourra plus se permettre de se passer de ces deux joueurs qui ont littéralement séduit le public de Tchaker et tous ceux qui ont suivi le match Algérie-Gambie. Il n'en faut d'ailleurs pour illustration que les propos de Slimani qui, tout en rendant hommage à Halilhodzic pour lui avoir fait confiance, n'a pas manqué d'envoyer un petit message narquois à ceux qui ont douté de ses capacités. Celui qui, il y a deux ans à peine, a été déniché par les dirigeants du CRB dans le petit club de Chéraga, a une marge de progression encore importante et à ce propos Vahid estime que le mieux pour cet attaquant racé serait qu'il aille affûter son talent en Europe, comme est en train de le faire Hillal Soudani, pur produit de l'école chélifienne et fier de l'être comme il ne cesse à chaque fois de le rappeler.