Momo et La Casbah, qu?il décrit comme étant la «seule qui sache raconter ce que les gens de ce pays ont souffert de tout temps», forment le sujet central d?un essai, Momo, miroir de la Casbah, de Djamel Azzi paru récemment aux éditions El-Maârifa. Dans ce témoignage, écrit en hommage au poète Momo, de son vrai nom Himoud Brahimi, l?auteur dépeint ce dernier comme un «miroir» reflétant ce que la vieille ville a su dégager comme grandeur et gloire passées, mais aussi et surtout ce qu?elle a produit comme fruits doux-amers nés à travers les âges du choc et de la cohabitation en son sein de cultures et d?identités différentes. Les pérégrinations spirituelles, philosophiques et ésotériques de Momo sont ainsi mises en valeur par un auteur désireux ardemment immortaliser l?intellectuel et son ?uvre, loin du folklore que charrient dans leur sillage les actions ponctuelles de réhabilitation de La Casbah. A travers sa pensée, Momo y est présenté en même temps comme miroir réfléchissant le passé, et miroir sans tain incitant au plongeon dans les entrailles de l?histoire. Pour faire ressortir au mieux la dimension du poète et du penseur, l?essai comporte quelques-uns des nombreux chants, poèmes et autres écrits dédiés par Momo au lieu de sa naissance et à des amis et connaissances disparus, El-Anka, Zinet, Camus, René Guenon? L?approche adoptée par l?auteur pour narrer La Casbah et Momo se décline sous une forme tout à fait originale, l?âme de la cité ayant été «source d?inspiration à travers laquelle sont définis tous les aspects de la personnalité de l?homme». Le travail fourni, explique Djamel Azzi dans son préambule, est le «fruit d?une rencontre et d?une amitié qui a duré près de dix ans, animées de bout en bout par la même ardeur et le même enthousiasme, sans prétention aucune de repeindre l?homme et son ?uvre dans son intégralité».