Espace - La 5e édition du Salon d'automne se poursuit au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, et ce, jusqu'au 31 janvier. Ce rendez-vous annuel, devenu une manifestation désormais inscrite dans l'agenda culturel, regroupe les œuvres d'une soixantaine d'artistes : des plasticiens, des sculpteurs et des photographes algériens, tous en provenance d'Algérie. Ces dernières représentent différents styles et tendances artistiques et vont de l'art abstrait au figuratif, en passant par la calligraphie, la miniature ou encore l'art numérique et digital. «Le Salon d'automne se veut un espace dans lequel des artistes autodidactes ou diplômés, jeunes et moins jeunes, amateurs ou confirmés, se rencontrent et exposent leur talent à travers différentes œuvres», dira Méhadjia Bouchentouf, directrice du Palais qui soulignera : «L'objectif de cette rencontre culturelle annuelle, lancée en 2008, était de soutenir et d'encourager la création artistique chez les jeunes talents.» Elle a, en outre, précisé : «Depuis la première édition du salon, plus de 300 artistes, majoritairement de l'intérieur du pays, ont eu la possibilité d'exposer leurs œuvres à Alger et de faire connaître leur art. Ce salon est devenu une référence pour tous les jeunes artistes qui veulent faire connaître leur travail.» Ainsi, le Salon d'automne vise d'abord à encourager des jeunes artistes, pas très connus, mais qui ont du talent et le sens de l'imagination et de la créativité. Il offre à chacun l'opportunité de montrer ses toiles et, du coup, faire valoir ses créations. Se voulant un carrefour des plasticiens algériens diplômés ou autodidactes, dans lequel toutes les expressions picturales se croisent pour dégager un paysage éclectique, le Salon d'automne propose divers styles, techniques ou supports. Chaouane Mohamed Lyès propose un dessin au crayon, ayant pour titre Nos derniers jours. Cette création, qui montre un vieux couple enlacé, est à forte charge émotionnelle avec une portée symbolique. Ce même artiste a réussi à se faire remarquer aussi par son deuxième dessin au crayon intitulé Don't care (Ne t'en fais pas). Il s'agit du portrait d'une fillette aux traits angéliques, un doigt dans le nez, mais sans souci ni gêne apparente. Abdelkader Aggad, un jeune sculpteur, propose deux œuvres aussi originales. La première, en marbre blanc, est intitulée Visage voilé. Elle semble être, à première vue, tout en bloc de marbre brut jusqu'à ce que le visiteur découvre un visage de femme à peine perceptible dissimulé sous un voile. La seconde, nommée Symbiose, est réalisée en bronze. Elle présente une forme grossièrement sculptée, donnant libre cours à l'imaginaire de tout un chacun. Cherbal Seif El-Islam de Sétif a, pour sa part, présenté une sculpture ayant pour titre Dictature. Cette dernière présente un assemblage d'objets tranchants reliés par des clous et des chaînes et enserrant d'autres formes maculées de rouge, peut-être une allégorie de l'enfer des systèmes tyranniques. Par ailleurs, le Salon d'automne se veut une passerelle entre jeunes créateurs et ceux de l'ancienne génération. C'est la raison pour laquelle le salon est, chaque année, parrainé par un artiste confirmé, comme Souhila Belbahar (plasticienne), Sahraoui (miniaturiste) ou encore Boukerche (sculpteur). Le Salon d'automne – l'exposition durera, pour rappel, jusqu'au 31 janvier 2013 – se veut un «catalogue» représentatif de l'art moderne en Algérie.