Pour la cinquième année consécutive, le Salon d'automne a ouvert ses portes mercredi soir au palais de la culture Moufdi-Zakaria. Il se tiendra jusqu'au 31 janvier 2013. Dans le but de “faire connaître les peintres et les artistes qui n'ont pas la chance d'exposer en public", le Salon d'Automne, organisé pour la première fois en 2008, est devenu, en l'espace de cinq éditions, une référence et un rendez-vous annuel incontournable pour les jeunes artistes. Cette année encore, ils étaient nombreux à avoir souhaité y prendre part pour montrer leur savoir-faire. Au total, cinquante-huit artistes venus de toutes parts ont eu l'occasion de présenter leurs travaux. Ces derniers sont pour le moins riches et divers, entre toiles, photographies, sculptures en bois, en marbre ou moulures de bronze. Les œuvres se côtoient mais ne se ressemblent pas, et chacune d'entre elles raconte une histoire, un artiste et une région. Les artistes de l'intérieur du pays sont fortement présents, cette année, avec des œuvres plus intéressantes les unes que les autres. Nous noterons la participation de Guelma, Tizi Ouzou, Annaba, Oum El-Bouaghi, Boumerdès, Jijel et d'autres. Cependant, la participation de Béjaïa reste la plus massive avec treize artistes dont la plupart sont des peintres. Le public a répondu présent lors de l'inauguration, on a noté un grand nombre d'amateurs et de professionnels venus découvrir cette nouvelle édition. Le talent est la seule condition L'immense salle qu'est la galerie Baya s'est transformée pour l'événement en un vrai festival de couleurs, où se mêlent matières et supports. Petit ou grand format, noir et blanc ou en couleur, les tableaux et les sculptures racontent, dans une ambiance panachée d'ombres et de reliefs, plusieurs histoires, et laissent transparaître une vraie diversité quant aux influences et aux goûts de chaque artiste. Mehadjia Bouchentouf, directrice du palais de la culture Moufdi-Zakaria, a déclaré lors de ce vernissage : “Nous ouvrons nos portes aux jeunes artistes pour qu'ils aillent de l'avant. Et depuis cinq ans, nous voyons émerger une école." En outre, la participation au salon est gratuite et sans condition, sinon qu'il faille pour les participants “avoir du talent et faire de vraies œuvres d'art", comme l'a signalé Mme Bouchentouf. Le talent et l'amour de l'art est ce qui unit les 58 artistes, très différents les uns des autres. Le plus jeune talent du Salon est une Algéroise de 16 ans, Bouakkaz Soulaf, qui sculpte de belles créations sur cuivre. Les profils sont vraiment différents, mais le talent ne leur manque aucunement. Saadane Mohamed, élève de l'artiste peintre Betina Heinen-Ayache, qui peint la tradition algérienne dans toute sa splendeur et qui est influencé par M'hamed Issiakhem, regroupe cubisme, semi-figuratif arabe ainsi que les trois dimensions sur un même tableau. Des sculptures pour raconter les chansons Au milieu de cette foule, un personnage unique en son genre attire l'attention, Abdelkader Aggad. Artiste sculpteur venu d'Allemagne, il défend et raconte ses œuvres d'une façon poétique. Sculpteur sur marbre et sur cuivre, Abdelkader Aggad présente au Salon d'automne deux œuvres originales, dont une moulure en cuivre appelée “Symbiose", qui raconte l'alchimie qu'il peut y avoir entre une maman et son enfant. La deuxième œuvre est une autre sculpture en marbre appelée “Transparence", où l'on peut facilement voir le visage d'une femme couvert d'un voile en marbre censé être transparent. Ce “fondeur de marbre", comme certains l'appellent, travaille le cuivre et le marbre avec amour, et chacune de ses sculptures a une histoire. Grand amoureux de Jacques Brel, l'artiste traduit et interprète en sculpture les plus grands classiques de ce poète belge qui a fait l'âge d'or de la chanson française. Avec lui, “les Remparts de Varsovie" deviennent une silhouette taillée en marbre blanc, et “l'Oiseau rare" devient une composition originale en cuivre. Ses sculptures sont très convoitées en Allemagne et coûteraient des milliers d'euros pour certaines. La soirée a été clôturée par un concert de musique classique orchestré par Amine Kouider, que l'assistance a clairement apprécié. Le Salon démarre donc très bien. à découvrir absolument ! F Y N