Evénement A l?heure où votre journal sera sur les étals, le Comité exécutif de la Fédération internationale de football association (Fifa) décidera qui de l?Afrique du Sud, du Maroc, de l?Egypte et du duo Tunisie-Libye organisera le Mondial-2010. L?Afrique frémit déjà. La fièvre n?a cessé de monter ces dernières heures à Zurich, au siège de la Fifa où son président, Joseph Sepp Blatter, annoncera le nom du pays africain qui abritera, pour la première fois dans l?histoire, la phase finale de la Coupe du monde, celle de 2010. L?ambiance dans les camps des pays candidats en lice n?était pas la même, hier, à l?heure de l?ultime présentation des dossiers dans le grand auditorium de la Fifa. L?espoir devrait être permis pour les Sud-Africains et les Marocains et à un degré moindre les Egyptiens, alors que les Tunisiens et les Libyens ne devraient pas trop se faire d?illusion pour leur candidature commune. Hier, vendredi, Saâd Kettani, vice-président de la WafaBank et président du Comité Morocco 2010, a ouvert le bal vers 15 h pour présenter la candidature de l?Etat chérifien. Il a été relayé par le Tunisien Hamouda Ben Ammar qui a tenu à clarifier la candidature mixte Tunisie-Libye puisque, selon lui, les règlements ne l?interdisent pas. Les Tunisiens sont, paraît-il, remontés contre la Fifa dont le président avait déclaré, à maintes reprises, notamment lors du dernier congrès de Doha, que «tant qu?une association nationale pourra organiser la Coupe du monde, il n?y aura pas de coorganisation». La raison en béton de la Fifa serait exclusivement d?ordre financier et liée au Mondial coréo-japonais de 2002 où l?instance internationale du football aurait englouti 37 % des recettes de la période 1999?2002, soit environ 650 millions d?euros. La Tunisie avait alors menacé de retirer sa candidature avant que son représentant ne réitère la position de son pays qui fait de cette organisation commune une occasion d?éviter au continent africain des dépenses irréalistes et un gaspillage qui est aujourd?hui un des fléaux de la planète, pour reprendre Hammouda Ben Ammar. Mais les Tunisiens finiront par se retirer, ce qui rend la candidature de la Libye caduque. Le troisième représentant appelé à «la barre» a été le Sud-Africain Danny Jordan, suivi du Libyen Ali Ftaita et enfin l?Egyptien Hisham Azmi. Les auditions ont pris fin en début de soirée, laissant la porte ouverte aux ultimes jeux de coulisses dans les salons feutrés du Baur au Lac, le palace zurichois où logeaient les membres du comité exécutif et à une longue nuit de doute. Ce matin, une effervescence régnait au siège de la Fifa à quelques heures du verdict qui devrait consacrer la première nation africaine à accueillir la phase finale du Mondial de football. A la Fifa, bien au-delà des tractations et des alliances politiques et d?intérêts, on s?est bien préparé pour se défendre contre la défaite de telle ou telle fédération en mettant en avant un argument en béton : le rapport de ses inspecteurs.