Elodie, petite fille de sept ans, est en vacances de neige chez ses grands-parents qui habitent un hameau perdu dans la montagne. Depuis qu'elle était toute petite, Elodie fait du ski avec son grand-père. L'hiver, il n'y a pas d'autre moyen pour se déplacer sur l'épais tapis neigeux. Cette année, la neige est très envahissante. Elle cache les rues, bouche les portes et bloque les volets. Le matin, très tôt, les pelles résonnent sur la neige gelée, ce sont les habitants qui déblayent les rues et font des chemins. Dans la rue aux Brebis où se trouve la maison des grands-parents de la fillette, la neige est montée jusqu'au toit. — A peine levée, Elodie, s'inquiète. — Mémé, comment allons-nous sortir ? La neige nous enferme. — La mémé sourit, ton grand-père a tout prévu, dit-elle. il a creusé un tunnel dans la neige gelée. Le chasse-neige ne vient pas jusqu'ici, les rues sont trop étroites, alors il faut se débrouiller. Un matin plus d'électricité dans la maison. — Qu'allons-nous devenir sans lumière ? s'inquiète encore Elodie. Le grand-père d'Elodie n'est pas impressionné. Quand il était jeune, les maisons n'avaient jamais d'électricité en hiver. Le village était transformé en igloo. Les habitants communiquaient entre eux, en empruntant les tunnels creusés dans la glace par les hommes du hameau. Les brebis, comme les habitants, passaient dans les tunnels pour se désaltérer à la fontaine. Si tu avais vu la fontaine Elodie, elle ressemblait à un monstre, tellement elle était empaquetée pour ne pas geler. Au matin, Elodie se lève dans une maison bien chaude qui ronfle et pétille. C'est la grande cheminée qui offre son feu de joie. A côté, la cuisinière bourrée de bûches fait chanter la bouilloire. — Comme c'est beau, dit la fillette en se jetant dans les bras de sa mémé pour lui dire bonjour, il me manque juste une amie. — Tu t'ennuies ? Demande la mémé. — Oh ! non ! répond Elodie. Et c'est vrai, la petite ne s'ennuie pas. Elle joue aux cartes, aux petits chevaux, sculpte le bois avec son pépé, et tout ça à la lueur de la lampe à pétrole. Elodie n'aurait jamais cru qu'il était possible de se passer de l'électricité. Un jour le grand-père dit à sa petite fille. — Je sais que tu aimerais avoir une amie avec qui papoter, alors j'ai réfléchi à ton problème. — C'est vrai ! s'étonne Elodie. — Oh ! Ce ne sera pas comme une vraie camarade, mais.... — Mais quoi ? Questionne Elodie. — Tu verras. C'est une surprise, dit le pépé. — Oh ! Chic ! J'adore les surprises, s'exclame la fillette. Très tôt le lendemain, alors que la fillette dort encore, les grands-parents se mettent au travail. Le pépé d'un côté, tandis que la mémé vide les armoires, et demande aux voisins des vêtements ou des accessoires dont elle a besoin. Quel remue-ménage dans la maison ! Mais que font-ils donc ? Pourquoi ces courses dans les tunnels ? Et ses grands éclats de rire ? — A son réveil, Elodie enfile vite sa doudoune et court dans le tunnel. Comme il est beau ce tunnel, la fillette à l'impression de traverser des nuages bleus. C'est extraordinaire. Soudain ! Elodie reste figée sur place. Là ! Devant elle, une petite fille assise en tailleur, sur un gros tapis en laine, attend. La petite fille porte un bonnet, un anorak et des après-skis. On dirait qu'elle vient d'arriver, d'ailleurs, ses skis et ses bâtons sont à l'entrée. — Elodie n'ose pas bouger. La petite fille est placée dans un coin du tunnel décorée en salon de jardin. C'est magnifique. Est-ce qu'elle rêve ? Elle a vraiment l'impression que la petite fille sourit. (A suivre...)